C’est la question à un million de dollars que se pose tout agriculteur lorsqu’il décide de lancer une nouvelle culture. Dans un monde idéal où la préservation des écosystèmes primerait sur les avantages économiques à court ou moyen terme, la réponse serait simple : nous devrions planter la culture qui convient le mieux et qui modifie le moins l’écosystème dans lequel nous allons la pratiquer.
Un écosystème est un espace ou zone géographique où une communauté biologique (plantes, animaux et organismes) coexiste avec des composants abiotiques (composants chimiques et physiques non vivants de l’environnement tels que l’eau, la température, l’air, le sol, l’humidité ou les nutriments).
Le premier obstacle qui entrave cette réponse supposée facile est que, dans de nombreux cas, ce qui convient le mieux à l’écosystème n’est pas toujours rentable sur le plan commercial pour l’agriculteur.
Le deuxième obstacle est que les écosystèmes évoluent avec le temps. Il peut s’écouler plusieurs années entre le moment où un arbre est planté et celui où il commence à porter des fruits, et durant cette période, l’équilibre de l’écosystème peut être modifié : des étés plus longs, des pluies moins abondantes ou l’apparition de nouveaux parasites ne sont que quelques exemples ce ce qui peut arriver.

La réponse devient alors encore plus complexe : l’agriculteur doit choisir de planter un produit qui sera commercialement viable et adapté à un écosystème composé de nombreux éléments susceptibles de changer.
Le troisième obstacle est celui des tendances de consommation promues par les supermarchés. Un nouveau fruit exotique, un citron rouge ou une fraise blanche peuvent modifier les habitudes de consommation d’une année à l’autre au détriment de la demande de produits plus classiques.
Trouver la bonne réponse devient une vraie loterie : les agriculteurs doivent choisir un produit qui est commercialement rentable, qui sera consommé pendant des décennies et qui peut s’adapter à un écosystème changeant.
Notre système alimentaire repose sur des agriculteurs cultivant à l’aveugle, sans savoir ce qu’ils produiront, le prix qu’ils recevront pour leurs produits ou encore si la demande sera suffisante.

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