Cristina Domecq, autor en CrowdFarming Blog https://www.crowdfarming.com/blog/en/author/cris-domecq/ Alimentos ecológicos y de temporada directamente del agricultor Wed, 14 May 2025 08:05:52 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.0.1 https://www.crowdfarming.com/blog/wp-content/uploads/2022/03/favicon-new-16x16-1.webp Cristina Domecq, autor en CrowdFarming Blog https://www.crowdfarming.com/blog/en/author/cris-domecq/ 32 32 Rapport d’Impact 2024 : voici comment nous contribuons à la Vision européenne pour 2040 https://www.crowdfarming.com/blog/fr/rapport-dimpact-2024-voici-comment-nous-contribuons-a-la-vision-europeenne-pour-2040%ef%bf%bc/ https://www.crowdfarming.com/blog/fr/rapport-dimpact-2024-voici-comment-nous-contribuons-a-la-vision-europeenne-pour-2040%ef%bf%bc/#respond Wed, 14 May 2025 08:00:22 +0000 https://blog.cf-tech.link/blog/fr/?p=26203 Début 2025, la Commission européenne a publié la « Vision pour l’agriculture et l’alimentation à l’horizon 2040 », dans laquelle elle décrit un système agroalimentaire « attrayant, compétitif, résilient, tourné vers l’avenir, équitable et connecté. » Les données du rapport annuel d’impact que nous avons récemment publié montrent comment le modèle CrowdFarming contribue à cette vision.

  1. Construire un secteur agroalimentaire attractif : 

L’objectif est d’encourager les générations actuelles et futures à considérer l’agriculture comme une profession attrayante, avec des revenus justes, un soutien public et davantage de transparence.

  • Nous sommes déjà 298 agriculteurs : 45 nouveaux producteurs ont rejoint la vente directe via CrowdFarming en 2024, et 88 % des agriculteurs existants ont renouvelé leur contrat.
  • 62,2 % des agriculteurs ont déclaré une augmentation de leurs revenus, et plus de 70 % ont investi dans des améliorations sur leur exploitation.
  • 40 % des agriculteurs de CrowdFarming ont moins de 40 ans, contre une moyenne de 12 % au niveau européen.

  1. Encourager un secteur compétitif, résilient et tourné vers l’avenir 

La Commission européenne souligne l’importance de soutenir ses objectifs climatiques, d’aider les agriculteurs à mesurer et à améliorer leurs performances à l’échelle de l’exploitation, ainsi que de protéger et de restaurer la biodiversité.

  • Sur les 10 500 tonnes expédiées (soit 28 % de plus que l’année précédente), plus de 80 % étaient certifiées bio, contribuant à éviter l’utilisation de 3 tonnes de pesticides de synthèse.
  • Pour renforcer la résilience, notre Programme d’Agriculture Régénérative s’est élargi et compte désormais 58 exploitations qui régénèrent 4 000 hectares dans 5 pays.
  • Notre programme régénératif a commencé avec 12 exploitations. L’amélioration moyenne des indicateurs de santé des écosystèmes (sol, eau et biodiversité) a atteint 25% pour ces exploitations pionnières.

  1. Se concentrer sur une alimentation et des conditions de vie et de travail justes dans les zones rurales

L’un des objectifs est de renforcer le lien entre citoyens et zones rurales tout en restant un leader mondial en matière d’innovation alimentaire.

  • Notre communauté a connu une croissance de 40 % l’année dernière, avec 483 348 foyers recevant des produits directement de producteurs.
  • Nous avons terminé l’année avec 287 382 adoptions et 36 948 abonnements à la caisse mensuelle de fruits.
  • Notre communauté « La Société du Sol » compte désormais 3 000 membres qui nous aident à décider comment investir notre budget dédié à l’agriculture régénérative.


À chaque foyer qui choisit de recevoir ses aliments directement d’un agriculteur, nous prouvons qu’un système alimentaire plus juste et durable n’est pas seulement possible — il est déjà en train de prendre forme.

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Que pensent nos agriculteurs ? https://www.crowdfarming.com/blog/fr/que-pensent-nos-agriculteurs/ https://www.crowdfarming.com/blog/fr/que-pensent-nos-agriculteurs/#respond Thu, 13 Feb 2025 15:10:19 +0000 https://blog.cf-tech.link/blog/fr/?p=25696 Chaque année, CrowdFarming envoie une enquête à tous ses agriculteurs afin d’obtenir un retour d’information sur leur expérience de travailler avec nous. Pourquoi faisons-nous cela ? Parce que même si CrowdFarming vend des produits au public, nos « clients » sont nos agriculteurs, car ils sont essentiels pour changer la chaîne d’approvisionnement agroalimentaire pour le mieux, ce qui est notre principale raison d’être. Si nous voulons créer un service qui aide les agriculteurs à vendre leurs produits directement aux foyers européens, nous devons comprendre le type de soutien dont ils ont besoin pour faciliter leur travail. Les résultats sont extrêmement précieux pour nous et, chaque année, ils nous aident à prendre des décisions concernant nos activités afin de leur offrir un meilleur service.

Dans l’enquête auprès des agriculteurs, nous leur posons une série de questions sur des sujets spécifiques, à savoir les canaux de vente, la stabilité économique, les défis du secteur agricole, les conditions climatiques, les coûts agricoles, l’innovation et les améliorations agricoles, ainsi que la transition vers l’agriculture biologique et régénérative.

L’enquête étant très complète et détaillée, nous leur envoyons une lettre contenant un résumé des principaux résultats. Nous nous sommes ensuite demandés pourquoi nous ne partagerions pas cette lettre avec vous ?

Chers agriculteurs, 🌱

Nous aimerions commencer par remercier les 146 d’entre vous qui ont répondu à l’enquête de cette année.

Vous représentez plus de 50 % de la communauté de CrowdFarming et, grâce à vous, nous apprenons et nous nous améliorons ensemble. Les résultats de l’enquête montrent que vos commentaires ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd. Les résultats sont même déjà disponibles !

Le NPS (Net Promoter Score) est passé de 37 (l’année dernière) à 44 (cette année). Ce Score indique dans quelle mesure vous recommanderiez la plateforme à d’autres agriculteurs, et son augmentation montre que vous êtes de plus en plus nombreux à être satisfaits de votre expérience. C’est une réussite commune : vous jouez un rôle essentiel dans la définition du CrowdFarming que nous voulons tous, et vos commentaires nous aident à nous améliorer d’année en année.

Les agriculteurs les plus satisfaits de CrowdFarming sont les Espagnols (51), puis les Italiens (46), suivis de près par les Français (45), et enfin les Germanophones (36). 75 % d’entre vous affirment que CrowdFarming a répondu à vos attentes, et 11 % disent que ces dernières ont même été dépassées.


« Fier d’appartenir à la famille CrowdFarming, qui fait partie d’un mouvement qui fait bouger les choses. Engagés pour ce qui compte : léguer aux générations futures des fondations saines et solides. Des sols vivants, un environnement sain, la durabilité et une rémunération juste. »

« J’adore, je ne peux pas être objectif parce que je suis fan. Je le considère plus comme un mouvement qu’un canal de vente. Depuis mon enfance, je connais l’agriculture biologique et elle a toujours été la seule option pour moi, mais j’ai découvert l’agriculture régénérative grâce à vous, et je vous en serai reconnaissant pour le reste de mon existence. »

1. Stabilité des prix, réduction de l’incertitude et amélioration des revenus

60 % d’entre vous considèrent que les prix de CrowdFarming sont plus stables que ceux des autres canaux de vente (contre 40 % en 2023), et moins de 3 % d’entre vous les considèrent comme moins stables. Sachant que pour 45 % d’entre vous, la fluctuation des prix est l’un des problèmes les plus importants, nous sommes heureux de constater que la stabilité que vous apporte CrowdFarming se renforce.

 « Le prix stable et la vente presque assurée d’un pourcentage important de ma production me donnent une plus grande tranquillité d’esprit. »

Cependant, n’oublions pas que plus de 85 % d’entre vous ont déclaré que leurs coûts augmentaient également, principalement pour l’énergie et le carburant, les intrants et la main-d’œuvre.  

Nous sommes heureux de constater que 62,2 % d’entre vous ont vu leur chiffre d’affaires augmenter et que plus de 70 % ont investi dans des améliorations depuis qu’ils travaillent avec nous, qu’il s’agisse de nouvelles machines, de la modernisation des installations ou de l’embauche de nouvelles personnes. Nous sommes convaincus que l’évolution de vos revenus n’a pas seulement un impact sur votre entreprise, mais aussi sur votre communauté, grâce à la création d’emplois, à des salaires compétitifs et au développement de l’activité économique, sociale et culturelle dans votre région.

2. Préserver la qualité qui vous caractérise

Nous savons tous les efforts que vous déployez pour produire des aliments de qualité et nous savons combien il est important que le consommateur final apprécie votre travail. Nous comprenons que donner un visage à votre produit représente un effort supplémentaire, mais nous pensons qu’il est essentiel de rendre visible votre rôle de producteur pour construire une chaîne alimentaire plus équitable, où votre travail se voit accorder la place qu’il mérite.

Une grande partie de ce que nous faisons chez CrowdFarming est de faciliter la vente directe au consommateur final. Plus de la moitié d’entre vous considèrent que notre rapport qualité-prix est le meilleur, et seuls 8,4 % préfèrent d’autres tunnels de vente. Malgré cela, nous savons que nous pouvons nous améliorer et nous cherchons constamment à devenir votre canal de vente préféré, et ce, pour 100 % d’entre vous.

Certains des points que vous nous avez demandé d’améliorer incluent la logistique (20 %), la visibilité de vos produits (20 %) et les processus financiers (13,5 %). Tout au long de l’année 2024, nous avons apporté des améliorations technologiques pour simplifier ces processus, réduire les délais et vous offrir des outils pour rendre la vente directe plus efficace. En plus des améliorations internes, vous pourrez bientôt profiter des nouvelles mises à jour de la Farmer Zone, notamment des tableaux de bord améliorés, des filtres de commande et de l’accès aux informations sur les paiements.

Nous nous engageons à continuer à nous améliorer pour que la vente directe au consommateur devienne plus facile et plus rentable pour vous.

« Amélioration du tableau de bord des ventes de l’agriculteur et clarification des concepts de paiement. »

« J’aimerais que CrowdFarming m’offre plus de soutien dans la commercialisation de mes produits. »

« Je pense que le feedback avec le client final peut être amélioré, nous ne savons pas ce qu’ils pensent de nos produits. »

Vous souhaitez que l’on se rencontre plus souvent, et nous sommes complètement d’accord !

3. Résilience aux conditions météorologiques défavorables

Le changement climatique reste une préoccupation majeure : 73,4 % d’entre vous remarquent que les sécheresses et les vagues de chaleur nuisent au travail quotidien dans les champs et ont un impact sur votre production. 70 % d’entre vous ont vu leur récolte diminuer à cause de ces facteurs.

Nous pensons que la principale façon de faire preuve de résilience face à ces extrêmes climatiques est l’agriculture biologique et régénérative. Nous sommes donc toujours à la recherche de producteurs qui se convertissent à l’agriculture biologique pour rejoindre CrowdFarming et les aider dans leur transition.

En outre, nous sommes de plus en plus impliqués dans le Programme d’agriculture régénérative, qui mesure l’impact de vos pratiques sur la santé des sols, la biodiversité et l’eau, et prend des mesures pour améliorer ces aspects et rendre vos exploitations plus résilientes. Ces résultats nous permettront d’avoir des preuves concrètes de votre impact positif à partager avec l’ensemble de la communauté CrowdFarmers et de continuer à compter sur votre soutien dans cette transition. Plus de 60 d’entre vous sont déjà inscrits ! 

« Nous voulons changer et améliorer le monde ensemble, en faisant passer toute l’agriculture du conventionnel au biologique et/ou au régénératif. »

« C’est un projet auquel nous croyons à 100 %, une agriculture biologique, régénérative, un projet d’avenir. »

« CrowdFarming m’a donné l’impulsion dont j’avais besoin pour commencer à appliquer des pratiques régénératives dans ma ferme. »

« Je suis convaincu que l’agriculture régénérative est l’avenir. »

Nombre d’entre vous (qu’ils participent ou non au programme) mettent déjà en œuvre des pratiques régénératives : plus de la moitié d’entre vous utilisent des résidus végétaux pour fertiliser le sol, réduisent le travail du sol ou maintiennent une couverture végétale. Plus de 40 % d’entre vous fabriquent leur propre compost, près de 20 % intègrent du bétail dans leurs exploitations et certains installent des hôtels à insectes (28 %) ou mettent en œuvre d’autres mesures en faveur de la biodiversité, telles que des corridors biologiques, la plantation d’arbres indigènes, la création d’étangs de biodiversité ou l’installation de mangeoires pour les oiseaux.  

Les principales difficultés que vous rencontrez dans la transition vers l’agriculture biologique et régénérative sont le manque de connaissances et le manque de soutien financier pour y parvenir. Nous avons lancé l’initiative « 1% pour le sol » afin d’allouer 1% des ventes des agriculteurs qui font partie du programme d’agriculture régénérative (cela fait partie de notre marge et n’affectera pas vos prix) pour soutenir la formation, le suivi et la sensibilisation à l’agriculture régénérative, et nous espérons donc pouvoir vous aider sur ces fronts. Nous avons même réalisé un film sur l’agriculture BIO-régénérative avec certains d’entre vous !

Votre voix est essentielle pour construire une plateforme qui réponde à vos besoins et à vos défis, et nous en tenons compte dans la définition de nos priorités pour l’année à venir.

Merci pour votre engagement et vos efforts quotidiens, qui permettent de construire pas à pas une chaîne agroalimentaire durable et équitable en Europe. 

Bien à vous,

L’équipe de CrowdFarming

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Notre calendrier des saisons de 2025 https://www.crowdfarming.com/blog/fr/notre-calendrier-des-saisons-de-2025/ https://www.crowdfarming.com/blog/fr/notre-calendrier-des-saisons-de-2025/#respond Thu, 09 Jan 2025 09:53:55 +0000 https://blog.cf-tech.link/blog/fr/?p=25499 Télécharger le calendrier ici

« Tout vient à point pour qui attend la bonne saison. »

Édouard René de Laboulaye

L’Europe, grâce à sa diversité climatique, permet de produire une grande variété de fruits disponibles naturellement sur de longues saisons. Cette richesse réduit la nécessité d’importer des produits d’autres continents ou de recourir à des méthodes artificielles de production, de maturation ou de réfrigération, limitant ainsi l’empreinte carbone de nos aliments et le gaspillage lié à leur conservation.

En privilégiant la consommation de fruits et légumes régionaux, vous valorisez le travail des agriculteurs tout en encourageant un système agricole profondément lié à sa terre, ses pratiques et ses variétés locales.

Ainsi, lorsque vous achetez des aliments BIO et régénératifs directement auprès d’un agriculteur, vous contribuez à préserver et à enrichir la santé des sols.

Grâce à ce calendrier, vous pourrez organiser votre quotidien tout en respectant la saisonnalité des fruits et légumes.

Nous vous souhaitons une belle année 2025 !

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La résilience après la tempête https://www.crowdfarming.com/blog/fr/la-resilience-apres-la-tempete/ https://www.crowdfarming.com/blog/fr/la-resilience-apres-la-tempete/#comments Wed, 18 Dec 2024 08:50:34 +0000 https://blog.cf-tech.link/blog/fr/?p=25263 Plus d’un mois après les fortes tempêtes et inondations qui ont frappé Valence et une grande partie de la côte méditerranéenne espagnole, les séquelles restent évidentes. « Et il nous reste de nombreuses années pour nous rémettre », nous disent les agriculteurs touchés avec lesquels nous avons parlé.

Après les inondations de Valence, nous vous informons que les travailleurs et les agriculteurs de CrowdFarming allaient bien, bien que certains aient subi des dommages matériels. Au fil du temps, nous avons pu connaître les conséquences plus profondes que les pluies et les inondations ont eu sur les campagnes et sur leur tissu socio-économique. Nous avons également été témoins du visage plus solidaire des agriculteurs.

Cultiver la solidarité


Ivan, de l’ONG CERAI et de l’initiative Horta Cuina, coordonne depuis un certain temps de petits agriculteurs locaux, principalement biologiques, pour fournir des fruits et légumes biologiques aux écoles valenciennes. Ce groupe d’agriculteurs fournit des légumes pour l’abonnement mensuel de CrowdFarming.

Grâce à la bonne coordination qu’ils avaient déjà mise en place, ce groupe d’agriculteurs a pu rapidement se mettre au travail. Les agriculteurs qui ont vu leur demande soudainement réduite – l’économie s’arrête dans ces situations – ont apporté leurs produits aux communautés qui en avaient besoin car les commerces de la région avaient été détruits. L’opération a été financée par des dons reçus par plusieurs organisations pour l’initiative « Cultivons la solidarité », grâce à laquelle les agriculteurs étaient payés pour leur production, tandis que les communautés touchées recevaient le produit sans frais. Les ONG qui participent à l’initiative le savent bien, lorsque les magasins fonctionneront à nouveau, ils prendront du recul. La solidarité ne peut pas et ne doit pas concurrencer avec le commerce local.

Nous sommes allés rendre visite à l’un des agriculteurs membres d’Horta Cuina : Bruno. Bruno a perdu 40 % de sa production ; ses pommes de terre, patates douces, tomates, choux et salades ont été immergés sous l’eau et ont fini par pourrir. En voyant ses aubergines d’aspect impeccable, il nous dit qu’en réalité la plante a absorbé tellement d’eau que, si elles étaient récoltées, des taches brunes provoquées par l’excès d’eau commenceraient à apparaître et les aubergines finiraient par pourrir avant d’atteindre le consommateur. Au-delà des pertes comptabilisées par Bruno (50 000 €), ce sont les conséquences à long terme qui préoccupent le plus ce collectif de producteurs biologiques : d’où venaient cette eau et ces boues ?, qu’emportaient-elles ?, ont-elles pu contaminer leurs sols ?, pourraient-ils alors perdre la certification biologique ? Pour le moment, ils effectuent des analyses de sol pour avoir une première lecture de la situation.

Un quart de ce groupe de producteurs a été affecté d’une manière similaire à Bruno. Tout en reconnaissant les dégâts que l’eau a causés dans leurs champs, il a apprécié le rôle qu’ils ont joué pour pallier un malheur encore plus grand dans les zones résidentielles. « Les cultures ont ralenti l’eau, si tout avait été de l’asphalte, la vitesse de l’eau aurait augmenté, je ne veux pas penser à la façon dont cela aurait fini. »

Sauver le sol

Le rôle des conseillers agricoles est fondamental au moment d’une transition vers une autre façon de faire de l’agriculture. Quelqu’un qui gagne la confiance et le respect de l’agriculteur à la clé en main pour générer un grand impact. C’est le cas de Juan, un conseiller agricole d’agriculteurs biologiques et conventionnels, et très convaincu par l’agriculture régénérative, raison pour laquelle nous nous sommes rencontrés. Juan nous a accueillis à Valence pour nous montrer quelques-uns des champs les plus touchés par les tempêtes et les inondations.

Nous passons des heures avec Juan et l’un des agriculteurs qu’il conseille, Enrique, à voir des fermes couvertes de roseaux, de boue et de toutes sortes de débris et de déchets emportés par l’inondation. Enrique pratique une agriculture conventionnelle, mais il ne doute pas qu’après avoir été témoin de l’impact que l’eau peut avoir, il plantera un couvert végétal dans sa ferme. Enrique nous a dit que « l’eau, quand elle trouve une fissure dans laquelle se faufiler, elle vous détruit » et il nous a expliqué avec enthousiasme qu’en ayant le sol couvert, il réussira à freiner l’eau et à éviter qu’elle emporte tout son sol.



Dans le groupe d’agriculture régénérative où nous avons rencontré Juan, de nombreux agriculteurs envoient des comparaisons de leurs exploitations, dans lesquelles ils mettent en œuvre des pratiques régénératives, et celles de leurs voisins. Il est impressionnant de voir comment les fermes régénératives ont été capables d’absorber et de filtrer l’eau, en conservant leur sol, tandis que de l’autre côté de la lisière, elles sont inondées d’eau et de boue, qui emportent le sol qu’il est si difficile de créer. Des pratiques régénératives telles que les couvertures végétales ou une conception qui permet de stocker et de conduire l’eau sont quelques-unes des techniques pour faire face aux pluies torrentielles et à leur antonyme, les sécheresses. « J’ai aussi remarqué que, malgré trois années de sécheresse, nous avons dépensé moins d’irrigation et d’intrants, en produisant plus de kilos. Cela a pris des années, mais une vie et plusieurs générations nous attendent » , a commenté quelques jours après la tempête Gonzalo, producteur de l’huile biologique « Olioli » à Requena, Valence.

La Junquera, l’un de nos agriculteurs, a également rapporté sur ses réseaux sociaux que, bien que moins d’eau soit tombée dans sa région, ils ont bien géré la tempête grâce aux techniques régénératives qu’ils mettent en œuvre depuis des années. Ils ont également déclaré que des améliorations étaient prévues pour mieux faire face aux futures trombes d’eau : « Nous devons rendre nos structures de gestion de l’eau plus grandes et plus résistantes pour faire face aux événements météorologiques extrêmes plus fréquemment. L’agriculture régénérative, qui comprend des structures de gestion de l’eau, des cultures de couverture, des bandes de végétation, des haies et l’amélioration de la santé des sols, est essentielle pour réduire la vitesse de l’eau et augmenter la capacité d’absorption des sols. »


Avec une augmentation d’à peine 1 % de la matière organique dans le sol, celui-ci peut retenir jusqu’à 75 700 litres d’eau supplémentaires par hectare. Cet effet éponge, particulièrement bénéfique lors de pluies intenses, diminue considérablement la quantité d’eau qui coule à la surface, réduisant ainsi les ruissellements, l’érosion et les engorgements. En outre, en contrôlant le volume et la vitesse de l’eau qui coule dans les rivières, le risque d’inondation dans les communautés voisines est minimisé.

Cependant, peu de choses peuvent être faites lorsqu’un « tsunami qui entraîne de la boue, des roseaux et des débris » arrive, comme l’ont décrit certaines des personnes interrogées. Juan et Enrique conviennent que l’aide est maintenant nécessaire dans la « zone zéro » de la catastrophe, où la priorité est que les gens retournent chez eux. Mais ils espèrent qu’après avoir nettoyé ces zones, ils viendront aider les agriculteurs. Beaucoup ne peuvent toujours pas accéder à leurs propriétés, même pour voir l’état dans lequel elles se trouvent, car « il est nécessaire de réparer les routes, de nettoyer et d’enlever la boue pour éviter que les arbres et leurs racines ne pourrissent, car le sol ne peut pas respirer. » Beaucoup tentent de quantifier l’ampleur du désastre (AVA-Asaja, association d’agriculteurs valenciens, estime à 1 089 millions), mais il est encore difficile de connaître les conséquences réelles à moyen et long terme pour ces sols et les cultures qui y poussent.

Le héros du tracteur


Vicent, de Hort de Zéfir, vend ses mandarines via CrowdFarming depuis sa création. Sa ferme voisine, Naranjas del Carmen, est l’exploitation des fondateurs de CrowdFarming, Gonzalo et Gabriel Úrculo. Vicent, poussé par eux, s’est lancé dans l’agriculture biologique. Il reconnaît que le chemin n’a pas été facile, mais il ne le regrette pas. Maintenant, son travail est beaucoup plus gratifiant, et il continue à découvrir jour après jour comment faire mieux.

Nous avons conduit avec Vicent de sa ferme à Bétera, Valence, jusqu’à la ville de Picanya, où les élèves de l’école Gavina l’ont accueilli comme un héros et lui ont remis une lettre qui disait « merci de nous aider à retourner à l’école ». Pendant les semaines qui ont séparé les inondations de la réouverture de l’école, Vicent a parcouru jusqu’à 3 heures avec son tracteur pour nettoyer la boue de cette école fréquentée par ses enfants il y a des années.

Vicent fait partie d’un collectif d’agriculteurs biologiques dirigé par Nando Durá. Quand nous arrivons pour voir Nando, il vient de parler à la télévision pour expliquer la situation. Nando a été chargé de coordonner l’aide de nombreux agriculteurs qui ont mis leurs machines au service des zones les plus touchées. « Nous ne pouvons pas rester immobiles quand nous en avons le plus besoin, nous l’avons fait en désinfectant les rues pendant le confinement de la covid-19 et nous le faisons maintenant avec les inondations ».

S’il y a quelque chose de positif que Nando tire de tout cela, c’est la visibilité que le producteur gagne. Nando a son propre site Web sur lequel il vend ses agrumes et son riz et, selon lui, les gens sont surpris de rencontrer des agriculteurs et de découvrir qu’ils peuvent acheter leur produit directement sur Internet et sans intermédiaires.

Dans le sud de l’Espagne, il pleut aussi

Deux semaines après les tempêtes et inondations qui ont frappé Valence, cela a de nouveau touché la partie sud de la péninsule. La région de l’Axarquia, à Malaga, où se trouvent bons nombre de nos agriculteurs subtropicaux et d’agrumes, a été particulièrement touchée. Si nous parlions auparavant de la nécessité de couvertures végétales pour faire face aux pluies torrentielles, un cours organisé par CrowdFarming avec des agriculteurs de l’Axarquia sur les couvertures végétales avait lieu ces jours-là, que nous avons dû reporter en raison des alertes rouges aux tempêtes et aux inondations.

Jessica, de Finca Aguilar, nous montre comment les citronniers plantés par son père se sont retournés avec la force de l’eau. Nous pouvons voir ses racines regarder vers le ciel. Jessica reconnaît que « heureusement, grâce au protocole adopté après ce qui s’est passé à Valence, il n’y a eu que des dommages matériels, mais pas personnels. » Dans l’Axarquia, il s’est passé quelque chose de similaire à Valence, « la grande quantité de précipitations accumulées à la fois dans la même ville et dans les zones élevées de la province a provoqué la croissance soudaine du débit de la rivière, inondant et emportant tout sur son passage », poursuit Jessica.



Dans les pourquoi, chacun trouve ses propres coupables. Jessica, comme d’autres agriculteurs, nous parle des roseaux qui ont bouché les cours d’eau. D’autres parlent des barrages, du gouvernement, du changement climatique ou de l’urbanisme. Ce que tout le monde sait, c’est qu’ils ne l’avaient jamais vu auparavant : « l’eau a atteint plus de trois mètres de haut », nous dit Jessica, « quelque chose de complètement incroyable, nous cultivons des agrumes dans ces vergers depuis plus de 50 ans et mes parents, grands-parents ou arrière-grands-parents n’ont jamais rien vu de pareil. »

C’est plus qu’une perte matérielle, nous explique Jessica ; « nous avons perdu une grande partie de notre exploitation sur laquelle nous travaillons depuis plus de trois générations », mais elle ne perd pas l’envie de continuer à travailler l’héritage de sa famille, « avec du travail et des efforts, nous allons colorer ce grand désastre. »

DANA : La sœur aînée de la « Goutte froide » ?

Quiconque connaît bien la côte méditerranéenne espagnole a entendu parler des pluies torrentielles appelées « goutte froide », typiques des mois de septembre et octobre. Ce phénomène se produit lorsqu’une masse d’air polaire isolée commence à circuler à des altitudes très élevées et se heurte à l’air plus chaud et plus humide typique de la Méditerranée à la fin de l’été, déclenchant souvent des tempêtes qui déchargent une grande quantité d’eau en peu de temps. En d’autres termes, une goutte froide est une DANA, « dépression isolée à des niveaux élevés », la même qui a fait des ravages sur la côte méditerranéenne espagnole au cours de ces semaines. Qu’est-ce qui l’a rendue si dévastatrice cette fois ?

Les experts avertissent depuis longtemps que les événements extrêmes deviendront plus fréquents et plus intenses. Le GIEC (un organisme scientifique des Nations Unies qui évalue le changement climatique) a annoncé dans son dernier rapport que l’Europe serait confrontée à une augmentation des risques climatiques, y compris le risque d’inondations, qui affecterait les personnes, les économies et les infrastructures et des pertes dans la production agricole en raison des conditions combinées de chaleur et de sécheresse et des événements climatiques extrêmes. Un rapport préliminaire de l’organisation académique World Weather Attribution a établi que le réchauffement climatique a rendu les pluies tombées sur l’Espagne 12 % plus intenses et a doublé les chances qu’elles se produisent.



Dans le monde de l’agriculture, en particulier l’agriculture biologique et régénérative, nous sommes habitués à entendre parler d’« événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents » et de leur impact possible sur notre sécurité alimentaire. Cela fait partie de notre travail quotidien de parler de sécheresses, de récoltes endommagées par des grêlons intempestifs ou de sols dégradés. Mais le 29 octobre 2024 et les jours qui ont suivi ont donné un choc brutal à Valence et à une grande partie de la côte méditerranéenne espagnole, et ses conséquences ont résonné dans le monde entier.

Les signes étaient, à la fois que ces événements extrêmes arriveraient et quelles étaient les zones inondables, cependant, personne ne s’était préparé à quelque chose comme ça. Apprenons de ce qui s’est passé pour passer de la réactivité à la résilience : une course à long terme plutôt qu’un sprint. Au GIEC, ils proposent également comment faire face à ces changements, et certains ressemblent beaucoup à notre vision de ce que devrait être l’agriculture : « La conservation, l’amélioration de la gestion et la restauration des écosystèmes, y compris la protection et la restauration de la biodiversité, peuvent aider à renforcer la résilience au changement climatique et à fournir un large éventail de co-avantages, y compris le soutien aux moyens de subsistance, à la santé et au bien-être humains, à la sécurité alimentaire et à la sécurité de l’eau, et à la réduction des risques de catastrophe. »

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Qu’est-ce que l’agriculture régénérative et comment coexiste-t-elle avec la certification biologique ? https://www.crowdfarming.com/blog/fr/quest-ce-que-lagriculture-regenerative-et-comment-coexiste-t-elle-avec-la-certification-biologique/ https://www.crowdfarming.com/blog/fr/quest-ce-que-lagriculture-regenerative-et-comment-coexiste-t-elle-avec-la-certification-biologique/#respond Thu, 25 Jan 2024 12:09:29 +0000 https://blog.cf-tech.link/blog/fr/?p=22124

Chez CrowdFarming, vous trouverez principalement des agriculteurs certifiés bio. D’ailleurs, depuis nos origines, nous avons décidé d’intégrer des agriculteurs en conversion vers le bio car, en tant qu’agriculteurs, nous savons que le processus de transition est difficile.




Nous demeurons fermes dans notre engagement en faveur de l’agriculture biologique, mais nous voulons aussi contribuer à un mouvement de plus en plus important en Europe et dans le monde : l’agriculture régénérative. Cependant, cela engendre parfois des tensions et des débats internes. Dans cet article, nous présentons notre position.



L’agriculture biologique ne suffit-elle pas ?


Si l’on se réfère au règlement du Conseil de l’UE de juin 2007 sur la production biologique et l’étiquetage des produits biologiques (règlement (CE) n° 834/2007), on constate des objectifs très similaires à ceux décrits aujourd’hui pour l’agriculture régénérative:


Garantir un système viable de gestion agricole qui respecte les systèmes et les cycles naturels, préserve et améliore la santé du sol, de l’eau, des plantes et des animaux ainsi que l’équilibre entre eux, et contribue à atteindre un niveau élevé de biodiversité. Tout en produisant des « produits de haute qualité ».


Cependant, la certification BIO ayant été créée au niveau européen, les normes ont dû être adaptées à une grande variété de contextes. La réglementation actuelle de l’agriculture biologique est principalement basée (bien qu’elle comprenne aussi d’autres éléments) sur la limitation de l’utilisation d’engrais artificiels, d’herbicides et de pesticides, poussant les agriculteurs bio à adopter différentes méthodes pour maintenir la fertilité des sols et la santé des animaux et des plantes, telles que la culture de plantes fixant l’azote et d’autres cultures d’engrais verts pour restaurer la fertilité des sols. 


En conclusion, l’agriculture BIO est, par essence, très proche de l’agriculture régénérative. La certification biologique repose sur une liste de techniques autorisées et interdites, qui jouent sans aucun doute un rôle fondamental dans la protection de l’environnement à la différence des techniques plus nocives du modèle conventionnel. Cependant, comme les résultats ne sont pas mesurés sur place, l’agriculteur certifié BIO ne régénère pas forcément son écosystème. 










Existe-t-il une certification pour l’agriculture régénérative ?


Il n’existe pas de définition unifiée de l’agriculture régénérative, ni de certification au niveau européen. Cela signifie qu’il en existe de nombreuses différentes. Aujourd’hui, n’importe qui peut prétendre être régénératif, ouvrant la porte à des pratiques de greenwashing trompeuses. C’est un danger pour ceux qui font les choses correctement, et c’est un danger pour la confiance des consommateurs. 


Chez CrowdFarming, nous pensons qu’une nouvelle certification régénérative aboutirait exactement aux mêmes résultats que ceux obtenus aujourd’hui avec la certification biologique. Après l’effort titanesque qui a été fait pour promouvoir l’agriculture biologique, qui ne représente aujourd’hui que 9,9 % des terres agricoles en Europe, il serait superflu de mettre en concurrence deux certifications qui, par essence, recherchent la même chose. 


Quelle est donc notre proposition ? Des mesures, des mesures, et encore des mesures. Ce qu’il manque à la certification biologique est l’attention particulière au contexte et à l’évaluation des résultats. Si l’agriculture régénérative est contextuelle et régénère son environnement, elle ne peut être évaluée par un simple audit de pratiques, car ce qui peut fonctionner pour un agriculteur peut conduire à la faillite pour un autre. La seule façon de qualifier un agriculteur de « régénératif » est de prouver qu’il régénère le sol, la biodiversité et l’environnement dans lequel il opère.




Que demandons-nous aux autorités européennes ?


Des experts sur le terrain et un accès à la formation


Il existe suffisamment de documentation en ligne sur l’agriculture régénérative, avec de nombreux webinaires et de formations sur le sujet. Cependant, il manque des experts pour renforcer la confiance des agriculteurs, qui connaissent les cultures spécifiques et les conditions locales. Il manque aussi des fermes modèles pour les différents types d’agriculture. Une forme de certification que nous pourrions envisager pourrait être des formateurs et de consultants certifiés par l’Union européenne. 


Un cadre de mesure ajustable 


Un cadre basé non pas sur des études coûteuses réservées aux grands producteurs, mais qui nous guide sur les facteurs clés de la régénération et les objectifs auxquels les agriculteurs devraient aspirer en fonction de leur contexte (région, type de sol, précipitations, accès à l’eau, etc.).


Chez CrowdFarming, nous avons pris des mesures de référence auprès d’agriculteurs qui, accompagnés d’experts, se sont engagés sur la voie de la régénération. Vous les trouverez sous l’étiquette « en régénération ». Nous rendrons ces résultats publics, ainsi que leur évolution d’une année sur l’autre. 


Des subventions accordées en fonction du parcours de régénération


Cela dans le but d’encourager de plus en plus d’agriculteurs à commencer la transition vers une agriculture régénérative. Et nous insistons sur le mot « transition », car nous pensons que c’est là que les efforts doivent être concentrés. Ne créons pas un système destiné à vivre des subventions, mais des subventions pour changer le système.










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Les agriculteurs allemands, poussés à la limite de l’austérité ? https://www.crowdfarming.com/blog/fr/les-agriculteurs-allemands-pousses-a-la-limite-de-lausterite/ https://www.crowdfarming.com/blog/fr/les-agriculteurs-allemands-pousses-a-la-limite-de-lausterite/#respond Fri, 12 Jan 2024 13:01:35 +0000 https://blog.cf-tech.link/blog/fr/?p=21868 Le paysage agricole allemand traverse actuellement une période tumultueuse, marquée par des grèves, des manifestations et des frustrations croissantes. Les agriculteurs font face à une lutte permanente contre les politiques gouvernementales ainsi qu’aux répercussions des inondations récentes.

Le président de l’Union des agriculteurs allemands, Joachim Rukwid, a lancé un appel à la grève nationale à partir du 8 janvier pour manifester contre la suppression des aides financières initialement prévues pour les agriculteurs. La décision du gouvernement de réduire les subventions pour le diesel et les bénéfices fiscaux pour les véhicules agricoles a suscité l’indignation des agriculteurs, ce qui a conduit à des manifestations de grande ampleur à Berlin et dans d’autres villes allemandes. 

Les inondations récentes, en particulier dans les régions du nord depuis le 23 décembre, ont exacerbé les tensions. Alors que les pompiers et les institutions concernées travaillent sans relâche pour entretenir les barrages et contrôler les inondations, les agriculteurs font face non seulement aux menaces immédiates sur leurs récoltes, mais aussi aux conséquences à long terme pour leurs exploitations. Bien que la situation se détende avec le gel actuel, le fardeau demeure tangible, symbolisé par les routes bloquées par des centaines de tracteurs dans de nombreuses villes allemandes.

Une pression accrue sur les agriculteurs allemands est-elle la solution ?

Si la nécessité de réduire les émissions de carbone et d’abandonner les combustibles fossiles est indéniable (le secteur agricole du pays a été responsable de 55,5 millions de tonnes métriques d’émissions de gaz à effet de serre l’année dernière, soit environ 7,4 % du total du pays), une question se pose : la solution consiste-t-elle vraiment à accroître la pression sur les agriculteurs? L’idée du gouvernement de supprimer les allègements fiscaux et les subventions aurait pu constituer une menace importante pour la stabilité financière des agriculteurs et la compétitivité du secteur agricole allemand. Les grèves et les manifestations prévues reflètent les profondes inquiétudes de la communauté agricole face à ces mesures d’austérité et se sont étendues à d’autres sujets tels que l’augmentation des réglementations. 

Sönke, producteur de patates douces biologiques chez CrowdFarming, exprime sur les réseaux sociaux la frustration collective qui s’est accumulée au fil des années. Il met l’accent sur un point particulier, à savoir l’obligation pour les agriculteurs de réserver 4 % de leurs terres arables à la protection des espèces à partir de 2023. Tout en reconnaissant l’importance de la conservation, il souligne l’absence de compensation financière suffisante pour la perte de rendement. Sönke, comme beaucoup d’autres, est également troublé par l’augmentation de la charge de travail, illustrée par le fait que les agriculteurs sont chargés d’effectuer eux-mêmes des inspections sur le terrain par le biais d’applications et de missions photographiques.

Les agriculteurs allemands ont fait valoir que l’augmentation de la pression financière et réglementaire causé par l’élimination des subventions pourrait signifier la fin de nombreuses petites exploitations familiales à travers le pays. Il est essentiel de reconnaître que si nous mettons fin à l’agriculture allemande, les exportations de l’étranger ne pourront être facilitées que par les combustibles fossiles, puisqu’il n’existe pas d’alternative réelle.

L’augmentation des prix pour tenter de faire face à la hausse des coûts et aux conditions météorologiques extrêmes


Contrairement à l’idée répandue selon laquelle la hausse des prix des denrées alimentaires profite aux agriculteurs, ces derniers ne bénéficient pas actuellement de ces augmentations. Les prix ont augmenté en raison de la baisse des récoltes et de l’augmentation des coûts opérationnels et logistiques au sein de la chaîne d’approvisionnement.

Manuela, de Vulkanhof, productrice laitière à CrowdFarming, plaide pour des prix  de production équitables et stables, car les agriculteurs devraient compter davantage sur leur production que sur les subventions. Manuela apprécie les initiatives telles que CrowdFarming, où les ventes directes permettent à une plus grande partie du paiement du consommateur d’atteindre l’agriculteur, contribuant ainsi à la stabilité des revenus agricoles. 

Il est crucial que les consommateurs soutiennent activement l’agriculture biologique et régénérative, évitant ainsi des solutions moins coûteuses mais potentiellement dommageables pour l’environnement et les producteurs.

L’intersection des préoccupations environnementales et économiques


Les réductions de subventions proposées auraient eu pour objectif non seulement de relever les défis économiques, mais aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur agricole. Et c’est là que réside le défi : nous avons créé un système de subventions au niveau européen qui sert de moyen facile de sortir d’un système défaillant. Mais les subventions sans plan de transition adéquat ne font que couvrir le problème jusqu’à ce que nous ne puissions plus compter sur elles, et le problème revient alors à la surface.

De nombreux chercheurs en agriculture et en politique appellent depuis longtemps à une restructuration du système de subventions agricoles. Par exemple, le plan de politique agricole en six points de l’Arbeitsgemeinschaft bäuerliche Landwirtschaft (ou « Association de l’agriculture paysanne ») préconise des négociations de prix équitables, un soutien au bien-être des animaux et une redistribution des subventions pour renforcer les petites et moyennes exploitations.

Notre objectif, à travers cet article, est de présenter une perspective objective sur les défis auxquels sont confrontés les agriculteurs allemands alors qu’ils naviguent entre les protestations, les demandes politiques et les impacts des conditions météorologiques extrêmes, mais, nous voulons aussi souligner le besoin pressant d’une approche collaborative afin de faire la transition vers une chaîne agroalimentaire durable et équitable. Nous espérons que le gouvernement, les groupes de défense de l’environnement, les agriculteurs et les autres acteurs clés de l’approvisionnement agroalimentaire profiteront de cette occasion pour se réunir et trouver un terrain d’entente qui garantira la prospérité du secteur agricole tout en faisant progresser les objectifs de durabilité du pays.

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Reboisement et greenwashing: une conversation avec Hannah Wickes https://www.crowdfarming.com/blog/fr/reboisement-et-greenwashing-une-conversation-avec-hannah-wickes/ https://www.crowdfarming.com/blog/fr/reboisement-et-greenwashing-une-conversation-avec-hannah-wickes/#respond Thu, 07 Dec 2023 11:09:55 +0000 https://blog.cf-tech.link/blog/fr/?p=21284 Dans cet épisode de « What The Field », Hannah Wickes, ancienne directrice marketing d’Ecosia, nous guide à travers la complexité de la reforestation et le lien entre les forêts et l’agriculture. Elle nous fait part de son approche pour influencer le monde commercial, qu’il s’agisse de géants établis ou d’entrepreneurs désireux de changer le statu quo.

Hannah remet en question notre perception conventionnelle du role des arbres en tant que simples capteurs de carbone et nous plonge dans le monde controversé et passionnant de la reforestation. Loin d’être des êtres solitaires, les arbres font partie d’un réseau complexe qui communique par l’intermédiaire des systèmes racinaires et des micro-organismes du sol, et ils ont un impact non seulement sur les cycles de l’eau, les cycles du carbone et la biodiversité de leurs écosystèmes, mais aussi sur les communautés – du chimpanzé jusqu’à l’homme – qui vivent dans leur environnement. 

Au cours de cette brillante conversation, nous explorons l’expérience d’Hannah en matière d’entrepreneuriat et de marketing basé sur la confiance. Nous parlons du conflit pour les entrepeneurs entre le fait de passer à l’échelle supérieure tout en conservant l’esprit de défi des premiers jours et le fait d’ancrer nos valeurs les plus fondamentales en tant qu’entreprise.

Planter des arbres ou consommer des produits bio n’est qu’une petite partie visible d’un project beaucoup plus profond. Grâce à ces actions, de nouveaux acteurs entrent dans les industries pour perturber le statu quo, changer les mentalités, impulser un mouvement et s’engager à laisser le monde dans un meilleur état qu’auparavant.


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L’or vert, aujourd’hui plus que jamais. https://www.crowdfarming.com/blog/fr/lor-vert-aujourdhui-plus-que-jamais/ https://www.crowdfarming.com/blog/fr/lor-vert-aujourdhui-plus-que-jamais/#comments Sun, 26 Nov 2023 08:00:00 +0000 https://blog.cf-tech.link/blog/fr/?p=21049 Tout au long de l’année 2023, l’Europe a connu une augmentation significative des prix de l’huile d’olive. En supposant que nous sommes tous au courant (et victimes) de cette information, regardons de plus près ce qu’il se passe dans ce milieu. 

L’Espagne est le principal pays producteur d’huile d’olive au niveau mondial, et le ministère espagnol de l’agriculture publie périodiquement un bulletin dans lequel on peut voir l’évolution des prix de l’huile d’olive. Ce rapport du mois de novembre indique qu’en moyenne, en Espagne, le prix de vente de l’huile d’olive a augmenté de 67 % par rapport à la campagne précédente et de près de 145 % si on le compare à celui de la campagne encore précédente (2021-2022).  

Source : Ministère de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation. Espagne.



Mais pourquoi ? Lorsque nous nous penchons sur les causes et les conséquences de l’augmentation du prix de l’huile d’olive, tout devient un peu confus. Nous allons donc analyser les principales causes qui nous ont conduits jusqu’ici et les conséquences que cela peut avoir sur le symbole du régime méditerranéen : l’huile d’olive. 

Pourquoi le prix de l’huile d’olive a-t-il autant augmenté ?

En 2023, nous avons tout d’abord connu la continuation de l’augmentation des coûts de production et de l’inflation générale, qui a eu un impact direct sur les prix des carburants, de l’énergie, des emballages, de la main-d’œuvre, etc. 

Ensuite, il y a eu la chaleur et la sécheresse. Les conditions météorologiques défavorables qui ont affecté la région méditerranéenne au cours des mois d’été ont déshydraté les olives et gravement affecté les rendements des cultures, ce qui a eu un impact sur les prix de l’huile d’olive. Selon les principes économiques de base, lorsque l’offre diminue et que la demande se maintient, les prix augmentent et, dans ce cas, le producteur ne peut pas réagir immédiatement en produisant davantage. La nature ne fonctionne pas ainsi. 



Alors que l’Espagne, premier producteur et exportateur mondial d’huile d’olive, a produit 50 % moins lors de sa dernière campagne (610 000 tonnes contre un rendement habituel de 1,3 à 1,5 million de tonnes), la Turquie a décidé de suspendre ses exportations d’huile en vrac jusqu’au 1er novembre au moins afin de garantir l’approvisionnement national, ce qui a encore réduit l’offre à l’échelon européen. D’autres pays ont suivi la tendance établie par l’Espagne en augmentant aussi leurs prix, bien que leurs récoltes n’aient pas été aussi affectées. D’autre part, lorsque des volumes importants ont été convenus à un certain prix avant de savoir comment se déroulerait la récolte, on peut observer des écarts de prix entre pays, le prix finissant par être plus cher dans un pays producteur que dans un pays importateur. 

Enfin, les prix records de ce produit ont attiré les voleurs d’olives et d’huile d’olive, se traduisant par une augmentation des vols du produit et de la pression sur le marché, en contribuant donc aussi à la flambée des prix. 



Avec cette hausse des prix, personne n’est gagnant

Juan Olivares, Finca Nevero



Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la hausse des prix peut être une arme à double tranchant qui menace la stabilité financière des producteurs d’huile d’olive. Si la hausse des prix peut entraîner une augmentation des revenus, elle ne sert pas à grand-chose s’il n’y a pas de récolte à vendre. Mais les conséquences peuvent être encore plus graves, surtout pour les producteurs qui s’efforcent de créer un produit d’excellente qualité, tout en veillant l’impact environnemental. 

La surévaluation de ces produits peut être un défi pour un consommateur qui a vu les prix de sa nourriture augmenter depuis le début de l’année. Lorsque les prix augmentent, les consommateurs réduisent le volume de leurs achats ou doivent choisir entre payer un prix élevé pour une huile d’olive de haute qualité ou chercher des alternatives plus abordables dans la gamme des huiles d’olive. Une autre option peut être d’opter pour d’autres huiles végétales, bien que les préférences culturelles des consommateurs pour l’huile d’olive rendent la substitution difficile malgré l’offre abondante d’alternatives.

Ce changement de comportement des consommateurs pourrait avoir des répercussions sur l’industrie et entraîner des variations dans la qualité des produits, en particulier dans les catégories de prix les plus élevées telles que « extra vierge » ou « biologique ».  Les agriculteurs pourraient abandonner ces normes de qualité pour augmenter leur volume de vente ou recourir à d’autres techniques telles que retarder le moment de la récolte des olives, ce qui augmenterait la quantité d’huile, mais entraînerait une baisse de la qualité. 

Là encore, nous risquons de rencontrer des opportunistes. La tentation de compromettre la qualité en mélangeant l’huile d’olive avec des huiles de moindre qualité pour maintenir les marges bénéficiaires est de plus en plus préoccupante.

Préserver l’icône du régime méditerranéen

Campillo de Julia



Dans une situation mondiale où la demande d’huile d’olive dépasse l’offre, qui est également instable, la tension sur les prix continuera de croître. Nous devons donc nous demander si nous voulons garantir la qualité et la durabilité de ce produit à long terme ou si nous optons pour des solutions à court terme qui menacent la qualité de ce produit dans le futur.

La tendance à la baisse de la qualité peut conduire à l’érosion d’un produit emblématique de la diète méditerranéenne – un patrimoine culturel de l’humanité – au profit d’un produit dont les qualités organoleptiques et nutritionnelles sont bien moindres. Cette histoire n’est pas nouvelle, connaissez-vous le vin de Xérès, également connu sous le nom de Sherry ? Ce vin était connu – et consommé – dans le monde entier il y a seulement quelques décennies et, en raison de différentes circonstances de marché, il a entamé une lutte à la baisse des prix qui a affecté la qualité du produit et, finalement, sa perception, réduisant son marché à un petit nombre d’aficionados. Évitons que l’huile d’olive ne subisse le même sort et essayons de préserver la qualité de l’or vert de la Méditerranée. 

Il faut aussi s’interroger sur l’aspect environnemental de la conservation de ce produit. Ce sont les conditions climatiques et la situation macroéconomique qui nous ont amenés là où nous sommes. Mais si nous continuons à dépendre d’intrants externes – pesticides, engrais et autres produits chimiques de synthèse – comme le fait l’agriculture conventionnelle, nous serons liés à la hausse des prix mondiaux et à la merci de leurs fluctuations. En revanche, si nous préconisons une transition vers l’agriculture biologique et régénérative, nos oliveraies seront plus résistantes et nos entreprises aussi. La capacité à s’adapter à ces circonstances changeantes sera cruciale pour assurer la survie à long terme d’un pilier essentiel de notre culture et de l’économie méditerranéenne : l’huile d’olive vierge extra.

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Alimentation saine et durable : Une conversation avec Brent Loken du WWF https://www.crowdfarming.com/blog/fr/alimentation-saine-et-durable-une-conversation-avec-brent-loken-du-wwf/ https://www.crowdfarming.com/blog/fr/alimentation-saine-et-durable-une-conversation-avec-brent-loken-du-wwf/#respond Mon, 06 Nov 2023 13:37:58 +0000 https://blog.cf-tech.link/blog/fr/?p=20803 Le WWF, mondialement reconnu pour son emblème du panda, est la plus grande organisation de protection de la nature.Traditionnellement, la mission du WWF était centrée sur la préservation d’espèces emblématiques telles que les pandas, les tigres et les éléphants. Cependant, l’organisation a élargi son champ d’action pour s’attaquer à des problèmes systémiques, en particulier ceux qui contribuent à la perte de biodiversité et à la déforestation, en mettant l’accent sur les systèmes alimentaires en tant que force motrice.

Dans cet épisode, nous avons l’opportunité de discuter avec Brent Loken, responsable scientifique mondial pour l’alimentation au WWF, qui nous plonge dans l’univers complexe de l’impact des systèmes alimentaires. Le rôle de Brent Loken s’étend sur près de 100 pays, où il supervise les projets scientifiques liés à l’alimentation, en mettant l’accent sur le lien entre la recherche et les solutions réalisables, tout en respectant les traditions culinaires mondiales.

Brent propose une approche pragmatique des choix alimentaires, préconisant davantage d’aliments d’origine végétale, une réduction des produits d’origine animale, des céréales complètes et moins de sucre, le tout accompagné d’une hydratation adéquate avec de l’eau. Son principal conseil est d’éviter de submerger les consommateurs avec des étiquettes diététiques complexes et de fournir plutôt des recommandations claires et gérables qui rendent les choix plus sains et plus durables attrayants grâce à des prix abordables et à un marketing efficace. Tout en reconnaissant les avantages de l’alimentation locale dans des contextes spécifiques, Brent souligne que l’empreinte carbone du transport des denrées alimentaires est souvent dérisoire par rapport à l’importance d’autres choix, tels que l’adoption d’un régime à base de plantes. Les systèmes alimentaires sont des puzzles complexes, et des solutions sur mesure sont essentielles.

La conversation explore également le rôle essentiel de la recherche pour l’engagement des politiques et du public en faveur d’un changement important des systèmes alimentaires. La mission du WWF va au-delà de la recherche : elle vise à simplifier les questions complexes et à rendre les résultats scientifiques pertinents pour les politiques, afin de leur permettre d’élaborer des réglementations efficaces, bénéfiques à la fois pour nous et pour la planète.

C’est en collaborant avec des communautés indonésiennes que Loken a commencé à s’intéresser à la recherche sur l’alimentation, révélant ainsi l’interaction profonde entre la conservation et les systèmes alimentaires. Il nous fait part de ses connaissances dans cet épisode, où il souligne également la nécessité de débattre davantage de l’alimentation durable. Alors, en écoutant cet épisode, nous vous encourageons à réfléchir aux sujets que vous apporterez à votre dîner !



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Dans le domaine de l’agriculture régénérative, le contexte est primordial https://www.crowdfarming.com/blog/fr/dans-le-domaine-de-lagriculture-regenerative-le-contexte-est-primordial/ https://www.crowdfarming.com/blog/fr/dans-le-domaine-de-lagriculture-regenerative-le-contexte-est-primordial/#respond Thu, 05 Oct 2023 08:45:36 +0000 https://blog.cf-tech.link/blog/fr/?p=20374 Entretien avec Juliana Jaramillo de Rainforest Alliance

Juliana dirige l’initiative d’agriculture régénérative de Rainforest Alliance. Certains d’entre vous connaissent peut-être déjà la certification de la « grenouille verte ». Nous avons discuté avec elle sur la mission de Rainforest Alliance et de son point de vue sur l’agriculture régénérative. 

Qu’est-ce que Rainforest Alliance ?

La mission de Rainforest Alliance, nous dit Juliana, va au-delà de la certification. Cette organisation à but non lucratif se concentre sur la création d’alliances, comme son nom l’indique, « pour protéger les forêts et la biodiversité, agir sur le climat, promouvoir les droits et améliorer les moyens de subsistance des populations rurales, dans le but de créer un monde où les personnes et la nature prospèrent ensemble ».

Une certification qui n’exige pas des prix équitables est-elle utile ?

Comme l’a expliqué Juliana, l’approche de Rainforest Alliance consiste à donner aux agriculteurs les moyens d’agir de manière holistique, en se concentrant non seulement sur les prix du marché, mais aussi sur la qualité, la résilience et la croissance de l’entreprise. Il s’agit d’une perspective à long terme qui va au-delà des gains immédiats.

Comment Rainforest Alliance définit-elle l’agriculture régénérative ?

Juliana a souligné que l’agriculture régénérative n’est pas une solution unique, le contexte est primordial. Les stratégies doivent être adaptées aux réalités locales et aux systèmes agricoles.

 

L’agriculture régénérative contribue-t-elle à l’élimination ou à la réduction de l’utilisation des produits agrochimiques de synthèse ?

Rainforest Alliance considère la transition vers l’agriculture régénérative comme un voyage dont le point de départ est l’agriculture conventionnelle. Les étapes de ce voyage sont l’efficacité, la substitution et la reconception. Il s’agit d’abord de réduire l’utilisation des intrants, puis de les remplacer par des intrants moins nocifs et biologiques, et enfin de repenser entièrement le système de manière à ce qu’il ne dépende plus des intrants.  

Sur qui tombe la responsabilité de réaliser la transition vers une agriculture régénérative ?

En conclusion, Juliana a souligné la nécessité d’un effort collectif de la part des consommateurs, des producteurs, des entreprises et des gouvernements pour mener la transition vers l’agriculture régénérative, en alignant les incitations économiques sur les connaissances et le soutien.



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