La transparence chez CrowdFarming | CrowdFarming Blog https://blog.cf-tech.link/blog/es/categorie/transparence/ Alimentos ecológicos y de temporada directamente del agricultor Wed, 14 May 2025 08:05:52 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.0.1 https://www.crowdfarming.com/blog/wp-content/uploads/2022/03/favicon-new-16x16-1.webp La transparence chez CrowdFarming | CrowdFarming Blog https://blog.cf-tech.link/blog/es/categorie/transparence/ 32 32 Rapport d’Impact 2024 : voici comment nous contribuons à la Vision européenne pour 2040 https://www.crowdfarming.com/blog/fr/rapport-dimpact-2024-voici-comment-nous-contribuons-a-la-vision-europeenne-pour-2040%ef%bf%bc/ https://www.crowdfarming.com/blog/fr/rapport-dimpact-2024-voici-comment-nous-contribuons-a-la-vision-europeenne-pour-2040%ef%bf%bc/#respond Wed, 14 May 2025 08:00:22 +0000 https://blog.cf-tech.link/blog/fr/?p=26203 Début 2025, la Commission européenne a publié la « Vision pour l’agriculture et l’alimentation à l’horizon 2040 », dans laquelle elle décrit un système agroalimentaire « attrayant, compétitif, résilient, tourné vers l’avenir, équitable et connecté. » Les données du rapport annuel d’impact que nous avons récemment publié montrent comment le modèle CrowdFarming contribue à cette vision.

  1. Construire un secteur agroalimentaire attractif : 

L’objectif est d’encourager les générations actuelles et futures à considérer l’agriculture comme une profession attrayante, avec des revenus justes, un soutien public et davantage de transparence.

  • Nous sommes déjà 298 agriculteurs : 45 nouveaux producteurs ont rejoint la vente directe via CrowdFarming en 2024, et 88 % des agriculteurs existants ont renouvelé leur contrat.
  • 62,2 % des agriculteurs ont déclaré une augmentation de leurs revenus, et plus de 70 % ont investi dans des améliorations sur leur exploitation.
  • 40 % des agriculteurs de CrowdFarming ont moins de 40 ans, contre une moyenne de 12 % au niveau européen.

  1. Encourager un secteur compétitif, résilient et tourné vers l’avenir 

La Commission européenne souligne l’importance de soutenir ses objectifs climatiques, d’aider les agriculteurs à mesurer et à améliorer leurs performances à l’échelle de l’exploitation, ainsi que de protéger et de restaurer la biodiversité.

  • Sur les 10 500 tonnes expédiées (soit 28 % de plus que l’année précédente), plus de 80 % étaient certifiées bio, contribuant à éviter l’utilisation de 3 tonnes de pesticides de synthèse.
  • Pour renforcer la résilience, notre Programme d’Agriculture Régénérative s’est élargi et compte désormais 58 exploitations qui régénèrent 4 000 hectares dans 5 pays.
  • Notre programme régénératif a commencé avec 12 exploitations. L’amélioration moyenne des indicateurs de santé des écosystèmes (sol, eau et biodiversité) a atteint 25% pour ces exploitations pionnières.

  1. Se concentrer sur une alimentation et des conditions de vie et de travail justes dans les zones rurales

L’un des objectifs est de renforcer le lien entre citoyens et zones rurales tout en restant un leader mondial en matière d’innovation alimentaire.

  • Notre communauté a connu une croissance de 40 % l’année dernière, avec 483 348 foyers recevant des produits directement de producteurs.
  • Nous avons terminé l’année avec 287 382 adoptions et 36 948 abonnements à la caisse mensuelle de fruits.
  • Notre communauté « La Société du Sol » compte désormais 3 000 membres qui nous aident à décider comment investir notre budget dédié à l’agriculture régénérative.


À chaque foyer qui choisit de recevoir ses aliments directement d’un agriculteur, nous prouvons qu’un système alimentaire plus juste et durable n’est pas seulement possible — il est déjà en train de prendre forme.

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Le voyage des avocats : comparaison entre l’Europe et les chaînes d’approvisionnement mondiales https://www.crowdfarming.com/blog/fr/le-voyage-des-avocats-comparaison-entre-leurope-et-les-chaines-dapprovisionnement-mondiales/ https://www.crowdfarming.com/blog/fr/le-voyage-des-avocats-comparaison-entre-leurope-et-les-chaines-dapprovisionnement-mondiales/#respond Thu, 27 Mar 2025 09:16:22 +0000 https://blog.cf-tech.link/blog/fr/?p=25976 Les avocats évoquent souvent les collines tropicales d’Amérique latine, les vallées brumeuses du Pérou ou les pentes volcaniques du Mexique. Pourtant, ce même fruit pousse également sous le soleil méditerranéen, plus près des foyers européens.

En apparence, ces avocats peuvent sembler identiques. Pourtant, leur parcours, leur consommation d’eau, leur teneur en nutriments et leur contexte de production racontent des histoires bien différentes.

Quand les volumes augmentent, la distance compte.

Plus de 90 % des avocats consommés en Europe sont importés, principalement du Pérou, du Chili, de la Colombie, d’Israël, du Kenya et d’Afrique du Sud. Ces chaînes d’approvisionnement impliquent un transport maritime longue distance, un transport routier intérieur, un stockage à froid et une logistique de manutention.

Un envoi de Málaga à Berlin émet environ 0,21 kg de CO₂ par kg d’avocat, tandis que les avocats en provenance du Chili génèrent environ 0,42 kg de CO₂ par kg — soit le double des émissions.

Pris individuellement, ces chiffres semblent faibles. Mais à l’échelle des niveaux de consommation actuels, ils deviennent significatifs. L’Europe est prévu de consommer jusqu’à 1,5 million de tonnes d’avocats par an. En 2024, l’Allemagne à elle seule en a consommé 165 530 tonnes, suivie par la France (157 977 t), le Royaume-Uni (122 993 t) et l’Espagne (96 617 t). CrowdFarming fournit déjà une partie de cette demande depuis des pays voisins comme l’Espagne, l’Italie et la France, avec plus de 800 tonnes d’avocats livrés au sein du même continent.

Si le transport maritime peut sembler efficace lorsqu’on le calcule par kilogramme, il reste un important contributeur aux émissions lorsqu’il est appliqué à de gros volumes de fruits réfrigérés. Le problème n’est pas le transport en soi, mais l’ampleur et la régularité des chaînes d’approvisionnement longue distance pour des produits pouvant être cultivés plus près de chez soi.

Densité nutritionnelle et saveur : une question de temps et de manipulation

Le temps entre la récolte et la consommation influence non seulement la fraîcheur, mais aussi la teneur en nutriments et la saveur. Les avocats importés voyagent souvent pendant plusieurs semaines et subissent un mûrissement artificiel dans des centres de distribution. En revanche, les avocats récoltés à la demande — comme ceux de CrowdFarming — quittent l’arbre et atteignent les foyers européens en 5,3 jours en moyenne en 2024.

Cette différence est importante. Une étude montre que les avocats espagnols peuvent contenir jusqu’à 51,1 % d’acide oléique, contre 43,5 % pour les avocats chiliens importés. L’acide oléique est un acide gras monoinsaturé lié à la santé cardiovasculaire. D’autres recherches indiquent que les composés phénoliques — importants pour les propriétés antioxydantes et le goût — peuvent aussi se dégrader lors de longs stockages et transports.

Il est essentiel de noter que ces différences dépendent de la variété, de la maturité à la récolte, des conditions du sol et des méthodes de conservation. Mais de manière générale, des parcours plus courts et des livraisons plus rapides réduisent la perte de nutriments et préservent mieux la saveur.

Conditions naturelles et gestion humaine : les deux comptent

Certaines régions, notamment tropicales, offrent des conditions naturelles idéales pour cultiver des avocats : pluviométrie stable, sols fertiles, peu ou pas de besoin d’irrigation. D’autres zones dépendent davantage de la gestion humaine pour créer un environnement propice. Ce qui détermine réellement l’impact agricole, c’est la combinaison entre climat, méthode de culture et réglementation.

Les conditions de travail varient également fortement — tant au sein de l’UE qu’en dehors. Ce sont la transparence, la traçabilité et des normes applicables qui font la différence, et non la seule localisation géographique. Ce que nous savons, c’est que les producteurs européens opèrent dans un cadre réglementaire concret concernant l’usage des pesticides, les droits du travail et la gestion de l’eau — souvent plus strict que dans d’autres régions. Cela ne signifie cependant pas que toutes les pratiques en Europe sont exemplaires, ni que celles en dehors sont forcément problématiques.

Certains circuits d’approvisionnement soulèvent tout de même des signaux d’alerte. Dans la vallée du Souss au Maroc, de grandes exploitations d’avocats ont été associées à des violations du droit du travail, avec des salaires aussi bas que 203 $/mois, l’absence d’équipements de protection pour l’application des pesticides et la suppression des syndicats.

Eau et climat : tous les avocats n’ont pas la même soif

Les avocats sont souvent critiqués pour leur consommation d’eau. Mais cela dépend fortement du climat local et des systèmes de gestion. Dans de nombreux pays tropicaux, les arbres poussent avec peu ou pas d’irrigation. Dans des zones plus sèches comme le sud de l’Espagne ou le Maroc, une gestion rigoureuse de l’eau est indispensable.

Chez CrowdFarming, tous les producteurs de fruits tropicaux utilisent l’irrigation goutte-à-goutte pour minimiser les pertes. Beaucoup vont plus loin en utilisant de l’eau régénérée (eaux usées traitées) et en appliquant des pratiques régénératrices qui améliorent la structure des sols et augmentent leur capacité de rétention d’eau.

Parmi les exemples, on peut citer Laderas de Granada et Loma del Gato, qui ont réussi à améliorer leur indicateur hydrique (mesuré dans le cadre de l’indice de régénération — il suit la qualité de l’eau utilisée, la gestion de l’eau sur la ferme et la capacité du sol à retenir l’eau de pluie) jusqu’à 30 %.

Et ce ne sont pas des cas isolés. Une part croissante de nos producteurs d’avocats biologiques passent à l’agriculture régénératrice — améliorant la capacité des sols à absorber l’eau et à limiter l’évaporation.

Ce n’est pas si simple : une dernière remarque

Avec les informations limitées disponibles en supermarché, il est difficile de savoir où et comment un avocat a été cultivé. La plupart se ressemblent sur les étals. Mais les conditions varient : certains sont récoltés trop tôt pour résister au transport longue distance ; d’autres sont cueillis au bon moment et livrés en quelques jours. Certains sont irrigués à l’eau douce dans des régions en stress hydrique. D’autres dépendent de la pluie ou réutilisent des eaux traitées.

Certains proviennent de systèmes où les salaires sont déclarés et les conditions de travail contrôlées. D’autres non.

Rien de tout cela n’est visible au premier coup d’œil. Mais cela devient visible grâce à la transparence, à la traçabilité et à une relation plus directe avec celles et ceux qui produisent notre nourriture.

Les avocats peuvent être cultivés de manière responsable dans de nombreux endroits. La clé ne réside pas uniquement dans la distance, mais dans tout ce qu’elle implique.

Sources & lectures complémentaires

  • Comparative Analysis of Avocado Oils (PMC, 2022)
    Étude scientifique comparant les profils en acides gras des avocats selon leur origine, dont l’Espagne et le Chili. Sert de base aux comparaisons nutritionnelles (ex. teneur en acide oléique).
  • Moroccan Workers Organising Against Exploitation (War on Want, 2023)
    Rapport de terrain sur les violations du droit du travail dans de grandes exploitations d’avocats au Maroc (région du Souss).
  • Water Concerns in Morocco’s Avocado Boom (Wala Press, 2024)
    Enquête sur les impacts environnementaux liés à l’essor de la culture de l’avocat au Maroc, avec un focus sur l’usage de l’eau.
  • Avocados and Human Rights Risk (Maplecroft, 2023)
    Rapport analytique sur les risques liés aux conflits, à la déforestation et aux droits humains dans les régions productrices d’avocats, avec une perspective sur les chaînes d’approvisionnement mondiales.
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Que pensent nos agriculteurs ? https://www.crowdfarming.com/blog/fr/que-pensent-nos-agriculteurs/ https://www.crowdfarming.com/blog/fr/que-pensent-nos-agriculteurs/#respond Thu, 13 Feb 2025 15:10:19 +0000 https://blog.cf-tech.link/blog/fr/?p=25696 Chaque année, CrowdFarming envoie une enquête à tous ses agriculteurs afin d’obtenir un retour d’information sur leur expérience de travailler avec nous. Pourquoi faisons-nous cela ? Parce que même si CrowdFarming vend des produits au public, nos « clients » sont nos agriculteurs, car ils sont essentiels pour changer la chaîne d’approvisionnement agroalimentaire pour le mieux, ce qui est notre principale raison d’être. Si nous voulons créer un service qui aide les agriculteurs à vendre leurs produits directement aux foyers européens, nous devons comprendre le type de soutien dont ils ont besoin pour faciliter leur travail. Les résultats sont extrêmement précieux pour nous et, chaque année, ils nous aident à prendre des décisions concernant nos activités afin de leur offrir un meilleur service.

Dans l’enquête auprès des agriculteurs, nous leur posons une série de questions sur des sujets spécifiques, à savoir les canaux de vente, la stabilité économique, les défis du secteur agricole, les conditions climatiques, les coûts agricoles, l’innovation et les améliorations agricoles, ainsi que la transition vers l’agriculture biologique et régénérative.

L’enquête étant très complète et détaillée, nous leur envoyons une lettre contenant un résumé des principaux résultats. Nous nous sommes ensuite demandés pourquoi nous ne partagerions pas cette lettre avec vous ?

Chers agriculteurs, 🌱

Nous aimerions commencer par remercier les 146 d’entre vous qui ont répondu à l’enquête de cette année.

Vous représentez plus de 50 % de la communauté de CrowdFarming et, grâce à vous, nous apprenons et nous nous améliorons ensemble. Les résultats de l’enquête montrent que vos commentaires ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd. Les résultats sont même déjà disponibles !

Le NPS (Net Promoter Score) est passé de 37 (l’année dernière) à 44 (cette année). Ce Score indique dans quelle mesure vous recommanderiez la plateforme à d’autres agriculteurs, et son augmentation montre que vous êtes de plus en plus nombreux à être satisfaits de votre expérience. C’est une réussite commune : vous jouez un rôle essentiel dans la définition du CrowdFarming que nous voulons tous, et vos commentaires nous aident à nous améliorer d’année en année.

Les agriculteurs les plus satisfaits de CrowdFarming sont les Espagnols (51), puis les Italiens (46), suivis de près par les Français (45), et enfin les Germanophones (36). 75 % d’entre vous affirment que CrowdFarming a répondu à vos attentes, et 11 % disent que ces dernières ont même été dépassées.


« Fier d’appartenir à la famille CrowdFarming, qui fait partie d’un mouvement qui fait bouger les choses. Engagés pour ce qui compte : léguer aux générations futures des fondations saines et solides. Des sols vivants, un environnement sain, la durabilité et une rémunération juste. »

« J’adore, je ne peux pas être objectif parce que je suis fan. Je le considère plus comme un mouvement qu’un canal de vente. Depuis mon enfance, je connais l’agriculture biologique et elle a toujours été la seule option pour moi, mais j’ai découvert l’agriculture régénérative grâce à vous, et je vous en serai reconnaissant pour le reste de mon existence. »

1. Stabilité des prix, réduction de l’incertitude et amélioration des revenus

60 % d’entre vous considèrent que les prix de CrowdFarming sont plus stables que ceux des autres canaux de vente (contre 40 % en 2023), et moins de 3 % d’entre vous les considèrent comme moins stables. Sachant que pour 45 % d’entre vous, la fluctuation des prix est l’un des problèmes les plus importants, nous sommes heureux de constater que la stabilité que vous apporte CrowdFarming se renforce.

 « Le prix stable et la vente presque assurée d’un pourcentage important de ma production me donnent une plus grande tranquillité d’esprit. »

Cependant, n’oublions pas que plus de 85 % d’entre vous ont déclaré que leurs coûts augmentaient également, principalement pour l’énergie et le carburant, les intrants et la main-d’œuvre.  

Nous sommes heureux de constater que 62,2 % d’entre vous ont vu leur chiffre d’affaires augmenter et que plus de 70 % ont investi dans des améliorations depuis qu’ils travaillent avec nous, qu’il s’agisse de nouvelles machines, de la modernisation des installations ou de l’embauche de nouvelles personnes. Nous sommes convaincus que l’évolution de vos revenus n’a pas seulement un impact sur votre entreprise, mais aussi sur votre communauté, grâce à la création d’emplois, à des salaires compétitifs et au développement de l’activité économique, sociale et culturelle dans votre région.

2. Préserver la qualité qui vous caractérise

Nous savons tous les efforts que vous déployez pour produire des aliments de qualité et nous savons combien il est important que le consommateur final apprécie votre travail. Nous comprenons que donner un visage à votre produit représente un effort supplémentaire, mais nous pensons qu’il est essentiel de rendre visible votre rôle de producteur pour construire une chaîne alimentaire plus équitable, où votre travail se voit accorder la place qu’il mérite.

Une grande partie de ce que nous faisons chez CrowdFarming est de faciliter la vente directe au consommateur final. Plus de la moitié d’entre vous considèrent que notre rapport qualité-prix est le meilleur, et seuls 8,4 % préfèrent d’autres tunnels de vente. Malgré cela, nous savons que nous pouvons nous améliorer et nous cherchons constamment à devenir votre canal de vente préféré, et ce, pour 100 % d’entre vous.

Certains des points que vous nous avez demandé d’améliorer incluent la logistique (20 %), la visibilité de vos produits (20 %) et les processus financiers (13,5 %). Tout au long de l’année 2024, nous avons apporté des améliorations technologiques pour simplifier ces processus, réduire les délais et vous offrir des outils pour rendre la vente directe plus efficace. En plus des améliorations internes, vous pourrez bientôt profiter des nouvelles mises à jour de la Farmer Zone, notamment des tableaux de bord améliorés, des filtres de commande et de l’accès aux informations sur les paiements.

Nous nous engageons à continuer à nous améliorer pour que la vente directe au consommateur devienne plus facile et plus rentable pour vous.

« Amélioration du tableau de bord des ventes de l’agriculteur et clarification des concepts de paiement. »

« J’aimerais que CrowdFarming m’offre plus de soutien dans la commercialisation de mes produits. »

« Je pense que le feedback avec le client final peut être amélioré, nous ne savons pas ce qu’ils pensent de nos produits. »

Vous souhaitez que l’on se rencontre plus souvent, et nous sommes complètement d’accord !

3. Résilience aux conditions météorologiques défavorables

Le changement climatique reste une préoccupation majeure : 73,4 % d’entre vous remarquent que les sécheresses et les vagues de chaleur nuisent au travail quotidien dans les champs et ont un impact sur votre production. 70 % d’entre vous ont vu leur récolte diminuer à cause de ces facteurs.

Nous pensons que la principale façon de faire preuve de résilience face à ces extrêmes climatiques est l’agriculture biologique et régénérative. Nous sommes donc toujours à la recherche de producteurs qui se convertissent à l’agriculture biologique pour rejoindre CrowdFarming et les aider dans leur transition.

En outre, nous sommes de plus en plus impliqués dans le Programme d’agriculture régénérative, qui mesure l’impact de vos pratiques sur la santé des sols, la biodiversité et l’eau, et prend des mesures pour améliorer ces aspects et rendre vos exploitations plus résilientes. Ces résultats nous permettront d’avoir des preuves concrètes de votre impact positif à partager avec l’ensemble de la communauté CrowdFarmers et de continuer à compter sur votre soutien dans cette transition. Plus de 60 d’entre vous sont déjà inscrits ! 

« Nous voulons changer et améliorer le monde ensemble, en faisant passer toute l’agriculture du conventionnel au biologique et/ou au régénératif. »

« C’est un projet auquel nous croyons à 100 %, une agriculture biologique, régénérative, un projet d’avenir. »

« CrowdFarming m’a donné l’impulsion dont j’avais besoin pour commencer à appliquer des pratiques régénératives dans ma ferme. »

« Je suis convaincu que l’agriculture régénérative est l’avenir. »

Nombre d’entre vous (qu’ils participent ou non au programme) mettent déjà en œuvre des pratiques régénératives : plus de la moitié d’entre vous utilisent des résidus végétaux pour fertiliser le sol, réduisent le travail du sol ou maintiennent une couverture végétale. Plus de 40 % d’entre vous fabriquent leur propre compost, près de 20 % intègrent du bétail dans leurs exploitations et certains installent des hôtels à insectes (28 %) ou mettent en œuvre d’autres mesures en faveur de la biodiversité, telles que des corridors biologiques, la plantation d’arbres indigènes, la création d’étangs de biodiversité ou l’installation de mangeoires pour les oiseaux.  

Les principales difficultés que vous rencontrez dans la transition vers l’agriculture biologique et régénérative sont le manque de connaissances et le manque de soutien financier pour y parvenir. Nous avons lancé l’initiative « 1% pour le sol » afin d’allouer 1% des ventes des agriculteurs qui font partie du programme d’agriculture régénérative (cela fait partie de notre marge et n’affectera pas vos prix) pour soutenir la formation, le suivi et la sensibilisation à l’agriculture régénérative, et nous espérons donc pouvoir vous aider sur ces fronts. Nous avons même réalisé un film sur l’agriculture BIO-régénérative avec certains d’entre vous !

Votre voix est essentielle pour construire une plateforme qui réponde à vos besoins et à vos défis, et nous en tenons compte dans la définition de nos priorités pour l’année à venir.

Merci pour votre engagement et vos efforts quotidiens, qui permettent de construire pas à pas une chaîne agroalimentaire durable et équitable en Europe. 

Bien à vous,

L’équipe de CrowdFarming

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Lettre de Gonzalo, au revoir 2024 ! https://www.crowdfarming.com/blog/fr/lettre-de-gonzalo-au-revoir-2024/ https://www.crowdfarming.com/blog/fr/lettre-de-gonzalo-au-revoir-2024/#comments Wed, 15 Jan 2025 09:48:11 +0000 https://blog.cf-tech.link/blog/fr/?p=25550 Cher lecteur,

Il y a peu, chez CrowdFarming, nous avons célébré nos 7 ans d’existence, tout comme ma fille aînée, Sofía.

En 7 ans, riches en enseignements, nous sommes devenus le principal canal de vente pour les agriculteurs BIO en Europe. Nous avons commencé avec un simple site web permettant aux agriculteurs de créer un profil et de vendre leurs récoltes, soit par l’adoption de leurs arbres, soit en proposant des caisses individuelles.

Au fil du temps, nous avons élargi nos services pour mieux soutenir nos agriculteurs. Aujourd’hui, en plus du site web, nous les accompagnons dans la gestion logistique et la transition vers des pratiques agricoles BIO et régénératives sur leurs terres. Le circuit court s’impose comme un levier essentiel, encourageant un nombre croissant d’agriculteurs à se tourner vers le BIO, tout en leur garantissant un prix de vente qui couvre pleinement leurs coûts de production.

En réfléchissant aux points forts de l’année 2024, j’ai pris conscience que le circuit court ne se résumait pas simplement à éliminer les intermédiaires : il contribue à sensibiliser les consommateurs. Lorsqu’un client achète en supermarché, il est exposé à un marketing bien ficelé qui embellit la réalité et masque les véritables enjeux du monde agricole. En revanche, lorsqu’il choisit d’acheter directement auprès d’un agriculteur, il comprend mieux la valeur de son achat et réalise qu’un fruit n’a pas besoin d’être beau pour avoir bon goût.



J’ai voulu vous résumer les réussites, les échecs et les leçons qui ont marqué l’année 2024 :

  • (Positif) 47 nouveaux agriculteurs ont rejoint notre communauté, et 95 % de ceux déjà présents ont souhaité renouveler leur collaboration avec CrowdFarming. Au total, nous sommes déjà plus de 330 agriculteurs vendant leurs récoltes sans intermédiaire, avec 32 % d’entre nous considérés comme jeunes agriculteurs (– de 40 ans).
  • (Positif) Les 12 agriculteurs ayant rejoint notre programme de conversion à l’agriculture régénérative ont fourni leurs premiers résultats : en moyenne, la santé de leurs champs (sol, eau et biodiversité) s’est améliorée de 25 %.
  • (Négatif) Cet été, un organisme fongique (invisible à l’œil nu les premiers jours) a endommagé nos récoltes et provoqué un taux d’incidence de 4,5 % dans les livraisons de ces produits. Les fruits à noyaux sont ceux ayant été les plus impactés. Nous avons procédé à un remboursement de plus de 160 000 € auprès des consommateurs affectés ; perdre leur confiance a résonné en nous comme un échec, en particulier auprès de ceux pour qui cette commande était la première chez CrowdFarming. Ils n’ont jamais procédé à d’autres commandes.
  • (Positif) Grâce aux dons effectués à travers CrowdGiving, nous avons pu expédier 17 844 kilos de nourriture aux personnes impactées par les inondations dans la région de Valence (Espagne).
  • (Positif) Nous continuons de nous imposer comme la plus grande communauté d’agriculteurs engagés en circuit court en Europe. Cette année, nos ventes ont augmenté de 35 %, et nos 475 000 consommateurs nous ont permis de dépasser la barre des 2 000 000 de commandes. 
  • (Négatif) Nos principaux fournisseurs (services de transport et de communication) ont vu leurs tarifs augmenter, ce qui a engendré un manque de bénéfices ainsi qu’une perte de 3 000 000 € (ce qui ne nous a pas empêché de nous battre pour vous offrir des prix compétitifs toute l’année). 
  • (Positif) Nous sommes en bonne voie pour atteindre une masse critique de commandes qui nous permettra de générer une économie d’échelle, et donc de devenir une entreprise financièrement durable. Bien que nous ayons enregistré des pertes au cours de l’année, les mois de novembre et décembre ont affiché des résultats positifs. 
  • (Positif) L’abonnement à notre caisse de fruits BIO mensuelle, contenant des produits de saison issus de plusieurs agriculteurs, compte déjà plus de 35 000 abonnés, devenant ainsi l’abonnement leader du marché en Europe conçu par des agriculteurs BIO et locaux.

On vous souhaite une formidable récolte pour 2025 !

Gonzalo Úrculo, agriculteur et co-fondateur de CrowdFarming

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Notre calendrier des saisons de 2025 https://www.crowdfarming.com/blog/fr/notre-calendrier-des-saisons-de-2025/ https://www.crowdfarming.com/blog/fr/notre-calendrier-des-saisons-de-2025/#respond Thu, 09 Jan 2025 09:53:55 +0000 https://blog.cf-tech.link/blog/fr/?p=25499 Télécharger le calendrier ici

« Tout vient à point pour qui attend la bonne saison. »

Édouard René de Laboulaye

L’Europe, grâce à sa diversité climatique, permet de produire une grande variété de fruits disponibles naturellement sur de longues saisons. Cette richesse réduit la nécessité d’importer des produits d’autres continents ou de recourir à des méthodes artificielles de production, de maturation ou de réfrigération, limitant ainsi l’empreinte carbone de nos aliments et le gaspillage lié à leur conservation.

En privilégiant la consommation de fruits et légumes régionaux, vous valorisez le travail des agriculteurs tout en encourageant un système agricole profondément lié à sa terre, ses pratiques et ses variétés locales.

Ainsi, lorsque vous achetez des aliments BIO et régénératifs directement auprès d’un agriculteur, vous contribuez à préserver et à enrichir la santé des sols.

Grâce à ce calendrier, vous pourrez organiser votre quotidien tout en respectant la saisonnalité des fruits et légumes.

Nous vous souhaitons une belle année 2025 !

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La résilience après la tempête https://www.crowdfarming.com/blog/fr/la-resilience-apres-la-tempete/ https://www.crowdfarming.com/blog/fr/la-resilience-apres-la-tempete/#comments Wed, 18 Dec 2024 08:50:34 +0000 https://blog.cf-tech.link/blog/fr/?p=25263 Plus d’un mois après les fortes tempêtes et inondations qui ont frappé Valence et une grande partie de la côte méditerranéenne espagnole, les séquelles restent évidentes. « Et il nous reste de nombreuses années pour nous rémettre », nous disent les agriculteurs touchés avec lesquels nous avons parlé.

Après les inondations de Valence, nous vous informons que les travailleurs et les agriculteurs de CrowdFarming allaient bien, bien que certains aient subi des dommages matériels. Au fil du temps, nous avons pu connaître les conséquences plus profondes que les pluies et les inondations ont eu sur les campagnes et sur leur tissu socio-économique. Nous avons également été témoins du visage plus solidaire des agriculteurs.

Cultiver la solidarité


Ivan, de l’ONG CERAI et de l’initiative Horta Cuina, coordonne depuis un certain temps de petits agriculteurs locaux, principalement biologiques, pour fournir des fruits et légumes biologiques aux écoles valenciennes. Ce groupe d’agriculteurs fournit des légumes pour l’abonnement mensuel de CrowdFarming.

Grâce à la bonne coordination qu’ils avaient déjà mise en place, ce groupe d’agriculteurs a pu rapidement se mettre au travail. Les agriculteurs qui ont vu leur demande soudainement réduite – l’économie s’arrête dans ces situations – ont apporté leurs produits aux communautés qui en avaient besoin car les commerces de la région avaient été détruits. L’opération a été financée par des dons reçus par plusieurs organisations pour l’initiative « Cultivons la solidarité », grâce à laquelle les agriculteurs étaient payés pour leur production, tandis que les communautés touchées recevaient le produit sans frais. Les ONG qui participent à l’initiative le savent bien, lorsque les magasins fonctionneront à nouveau, ils prendront du recul. La solidarité ne peut pas et ne doit pas concurrencer avec le commerce local.

Nous sommes allés rendre visite à l’un des agriculteurs membres d’Horta Cuina : Bruno. Bruno a perdu 40 % de sa production ; ses pommes de terre, patates douces, tomates, choux et salades ont été immergés sous l’eau et ont fini par pourrir. En voyant ses aubergines d’aspect impeccable, il nous dit qu’en réalité la plante a absorbé tellement d’eau que, si elles étaient récoltées, des taches brunes provoquées par l’excès d’eau commenceraient à apparaître et les aubergines finiraient par pourrir avant d’atteindre le consommateur. Au-delà des pertes comptabilisées par Bruno (50 000 €), ce sont les conséquences à long terme qui préoccupent le plus ce collectif de producteurs biologiques : d’où venaient cette eau et ces boues ?, qu’emportaient-elles ?, ont-elles pu contaminer leurs sols ?, pourraient-ils alors perdre la certification biologique ? Pour le moment, ils effectuent des analyses de sol pour avoir une première lecture de la situation.

Un quart de ce groupe de producteurs a été affecté d’une manière similaire à Bruno. Tout en reconnaissant les dégâts que l’eau a causés dans leurs champs, il a apprécié le rôle qu’ils ont joué pour pallier un malheur encore plus grand dans les zones résidentielles. « Les cultures ont ralenti l’eau, si tout avait été de l’asphalte, la vitesse de l’eau aurait augmenté, je ne veux pas penser à la façon dont cela aurait fini. »

Sauver le sol

Le rôle des conseillers agricoles est fondamental au moment d’une transition vers une autre façon de faire de l’agriculture. Quelqu’un qui gagne la confiance et le respect de l’agriculteur à la clé en main pour générer un grand impact. C’est le cas de Juan, un conseiller agricole d’agriculteurs biologiques et conventionnels, et très convaincu par l’agriculture régénérative, raison pour laquelle nous nous sommes rencontrés. Juan nous a accueillis à Valence pour nous montrer quelques-uns des champs les plus touchés par les tempêtes et les inondations.

Nous passons des heures avec Juan et l’un des agriculteurs qu’il conseille, Enrique, à voir des fermes couvertes de roseaux, de boue et de toutes sortes de débris et de déchets emportés par l’inondation. Enrique pratique une agriculture conventionnelle, mais il ne doute pas qu’après avoir été témoin de l’impact que l’eau peut avoir, il plantera un couvert végétal dans sa ferme. Enrique nous a dit que « l’eau, quand elle trouve une fissure dans laquelle se faufiler, elle vous détruit » et il nous a expliqué avec enthousiasme qu’en ayant le sol couvert, il réussira à freiner l’eau et à éviter qu’elle emporte tout son sol.



Dans le groupe d’agriculture régénérative où nous avons rencontré Juan, de nombreux agriculteurs envoient des comparaisons de leurs exploitations, dans lesquelles ils mettent en œuvre des pratiques régénératives, et celles de leurs voisins. Il est impressionnant de voir comment les fermes régénératives ont été capables d’absorber et de filtrer l’eau, en conservant leur sol, tandis que de l’autre côté de la lisière, elles sont inondées d’eau et de boue, qui emportent le sol qu’il est si difficile de créer. Des pratiques régénératives telles que les couvertures végétales ou une conception qui permet de stocker et de conduire l’eau sont quelques-unes des techniques pour faire face aux pluies torrentielles et à leur antonyme, les sécheresses. « J’ai aussi remarqué que, malgré trois années de sécheresse, nous avons dépensé moins d’irrigation et d’intrants, en produisant plus de kilos. Cela a pris des années, mais une vie et plusieurs générations nous attendent » , a commenté quelques jours après la tempête Gonzalo, producteur de l’huile biologique « Olioli » à Requena, Valence.

La Junquera, l’un de nos agriculteurs, a également rapporté sur ses réseaux sociaux que, bien que moins d’eau soit tombée dans sa région, ils ont bien géré la tempête grâce aux techniques régénératives qu’ils mettent en œuvre depuis des années. Ils ont également déclaré que des améliorations étaient prévues pour mieux faire face aux futures trombes d’eau : « Nous devons rendre nos structures de gestion de l’eau plus grandes et plus résistantes pour faire face aux événements météorologiques extrêmes plus fréquemment. L’agriculture régénérative, qui comprend des structures de gestion de l’eau, des cultures de couverture, des bandes de végétation, des haies et l’amélioration de la santé des sols, est essentielle pour réduire la vitesse de l’eau et augmenter la capacité d’absorption des sols. »


Avec une augmentation d’à peine 1 % de la matière organique dans le sol, celui-ci peut retenir jusqu’à 75 700 litres d’eau supplémentaires par hectare. Cet effet éponge, particulièrement bénéfique lors de pluies intenses, diminue considérablement la quantité d’eau qui coule à la surface, réduisant ainsi les ruissellements, l’érosion et les engorgements. En outre, en contrôlant le volume et la vitesse de l’eau qui coule dans les rivières, le risque d’inondation dans les communautés voisines est minimisé.

Cependant, peu de choses peuvent être faites lorsqu’un « tsunami qui entraîne de la boue, des roseaux et des débris » arrive, comme l’ont décrit certaines des personnes interrogées. Juan et Enrique conviennent que l’aide est maintenant nécessaire dans la « zone zéro » de la catastrophe, où la priorité est que les gens retournent chez eux. Mais ils espèrent qu’après avoir nettoyé ces zones, ils viendront aider les agriculteurs. Beaucoup ne peuvent toujours pas accéder à leurs propriétés, même pour voir l’état dans lequel elles se trouvent, car « il est nécessaire de réparer les routes, de nettoyer et d’enlever la boue pour éviter que les arbres et leurs racines ne pourrissent, car le sol ne peut pas respirer. » Beaucoup tentent de quantifier l’ampleur du désastre (AVA-Asaja, association d’agriculteurs valenciens, estime à 1 089 millions), mais il est encore difficile de connaître les conséquences réelles à moyen et long terme pour ces sols et les cultures qui y poussent.

Le héros du tracteur


Vicent, de Hort de Zéfir, vend ses mandarines via CrowdFarming depuis sa création. Sa ferme voisine, Naranjas del Carmen, est l’exploitation des fondateurs de CrowdFarming, Gonzalo et Gabriel Úrculo. Vicent, poussé par eux, s’est lancé dans l’agriculture biologique. Il reconnaît que le chemin n’a pas été facile, mais il ne le regrette pas. Maintenant, son travail est beaucoup plus gratifiant, et il continue à découvrir jour après jour comment faire mieux.

Nous avons conduit avec Vicent de sa ferme à Bétera, Valence, jusqu’à la ville de Picanya, où les élèves de l’école Gavina l’ont accueilli comme un héros et lui ont remis une lettre qui disait « merci de nous aider à retourner à l’école ». Pendant les semaines qui ont séparé les inondations de la réouverture de l’école, Vicent a parcouru jusqu’à 3 heures avec son tracteur pour nettoyer la boue de cette école fréquentée par ses enfants il y a des années.

Vicent fait partie d’un collectif d’agriculteurs biologiques dirigé par Nando Durá. Quand nous arrivons pour voir Nando, il vient de parler à la télévision pour expliquer la situation. Nando a été chargé de coordonner l’aide de nombreux agriculteurs qui ont mis leurs machines au service des zones les plus touchées. « Nous ne pouvons pas rester immobiles quand nous en avons le plus besoin, nous l’avons fait en désinfectant les rues pendant le confinement de la covid-19 et nous le faisons maintenant avec les inondations ».

S’il y a quelque chose de positif que Nando tire de tout cela, c’est la visibilité que le producteur gagne. Nando a son propre site Web sur lequel il vend ses agrumes et son riz et, selon lui, les gens sont surpris de rencontrer des agriculteurs et de découvrir qu’ils peuvent acheter leur produit directement sur Internet et sans intermédiaires.

Dans le sud de l’Espagne, il pleut aussi

Deux semaines après les tempêtes et inondations qui ont frappé Valence, cela a de nouveau touché la partie sud de la péninsule. La région de l’Axarquia, à Malaga, où se trouvent bons nombre de nos agriculteurs subtropicaux et d’agrumes, a été particulièrement touchée. Si nous parlions auparavant de la nécessité de couvertures végétales pour faire face aux pluies torrentielles, un cours organisé par CrowdFarming avec des agriculteurs de l’Axarquia sur les couvertures végétales avait lieu ces jours-là, que nous avons dû reporter en raison des alertes rouges aux tempêtes et aux inondations.

Jessica, de Finca Aguilar, nous montre comment les citronniers plantés par son père se sont retournés avec la force de l’eau. Nous pouvons voir ses racines regarder vers le ciel. Jessica reconnaît que « heureusement, grâce au protocole adopté après ce qui s’est passé à Valence, il n’y a eu que des dommages matériels, mais pas personnels. » Dans l’Axarquia, il s’est passé quelque chose de similaire à Valence, « la grande quantité de précipitations accumulées à la fois dans la même ville et dans les zones élevées de la province a provoqué la croissance soudaine du débit de la rivière, inondant et emportant tout sur son passage », poursuit Jessica.



Dans les pourquoi, chacun trouve ses propres coupables. Jessica, comme d’autres agriculteurs, nous parle des roseaux qui ont bouché les cours d’eau. D’autres parlent des barrages, du gouvernement, du changement climatique ou de l’urbanisme. Ce que tout le monde sait, c’est qu’ils ne l’avaient jamais vu auparavant : « l’eau a atteint plus de trois mètres de haut », nous dit Jessica, « quelque chose de complètement incroyable, nous cultivons des agrumes dans ces vergers depuis plus de 50 ans et mes parents, grands-parents ou arrière-grands-parents n’ont jamais rien vu de pareil. »

C’est plus qu’une perte matérielle, nous explique Jessica ; « nous avons perdu une grande partie de notre exploitation sur laquelle nous travaillons depuis plus de trois générations », mais elle ne perd pas l’envie de continuer à travailler l’héritage de sa famille, « avec du travail et des efforts, nous allons colorer ce grand désastre. »

DANA : La sœur aînée de la « Goutte froide » ?

Quiconque connaît bien la côte méditerranéenne espagnole a entendu parler des pluies torrentielles appelées « goutte froide », typiques des mois de septembre et octobre. Ce phénomène se produit lorsqu’une masse d’air polaire isolée commence à circuler à des altitudes très élevées et se heurte à l’air plus chaud et plus humide typique de la Méditerranée à la fin de l’été, déclenchant souvent des tempêtes qui déchargent une grande quantité d’eau en peu de temps. En d’autres termes, une goutte froide est une DANA, « dépression isolée à des niveaux élevés », la même qui a fait des ravages sur la côte méditerranéenne espagnole au cours de ces semaines. Qu’est-ce qui l’a rendue si dévastatrice cette fois ?

Les experts avertissent depuis longtemps que les événements extrêmes deviendront plus fréquents et plus intenses. Le GIEC (un organisme scientifique des Nations Unies qui évalue le changement climatique) a annoncé dans son dernier rapport que l’Europe serait confrontée à une augmentation des risques climatiques, y compris le risque d’inondations, qui affecterait les personnes, les économies et les infrastructures et des pertes dans la production agricole en raison des conditions combinées de chaleur et de sécheresse et des événements climatiques extrêmes. Un rapport préliminaire de l’organisation académique World Weather Attribution a établi que le réchauffement climatique a rendu les pluies tombées sur l’Espagne 12 % plus intenses et a doublé les chances qu’elles se produisent.



Dans le monde de l’agriculture, en particulier l’agriculture biologique et régénérative, nous sommes habitués à entendre parler d’« événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents » et de leur impact possible sur notre sécurité alimentaire. Cela fait partie de notre travail quotidien de parler de sécheresses, de récoltes endommagées par des grêlons intempestifs ou de sols dégradés. Mais le 29 octobre 2024 et les jours qui ont suivi ont donné un choc brutal à Valence et à une grande partie de la côte méditerranéenne espagnole, et ses conséquences ont résonné dans le monde entier.

Les signes étaient, à la fois que ces événements extrêmes arriveraient et quelles étaient les zones inondables, cependant, personne ne s’était préparé à quelque chose comme ça. Apprenons de ce qui s’est passé pour passer de la réactivité à la résilience : une course à long terme plutôt qu’un sprint. Au GIEC, ils proposent également comment faire face à ces changements, et certains ressemblent beaucoup à notre vision de ce que devrait être l’agriculture : « La conservation, l’amélioration de la gestion et la restauration des écosystèmes, y compris la protection et la restauration de la biodiversité, peuvent aider à renforcer la résilience au changement climatique et à fournir un large éventail de co-avantages, y compris le soutien aux moyens de subsistance, à la santé et au bien-être humains, à la sécurité alimentaire et à la sécurité de l’eau, et à la réduction des risques de catastrophe. »

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L’indice de régénération et son importance pour l’agriculture régénérative https://www.crowdfarming.com/blog/fr/lindice-de-regeneration-et-son-importance-pour-lagriculture-regenerative/ https://www.crowdfarming.com/blog/fr/lindice-de-regeneration-et-son-importance-pour-lagriculture-regenerative/#comments Mon, 16 Dec 2024 09:57:16 +0000 https://blog.cf-tech.link/blog/fr/?p=25166 Début 2024, nous avons écrit un article sur ce qu’est l’agriculture régénérative pour  CrowdFarming, et comment elle coexiste avec la certification bio. Nous y précisons que, pour nous, l’agriculture régénérative doit donner des résultats. Voilà ce qu’est l’indice de régénération, que vous découvrirez dans la description de nos agriculteurs régénératifs.

L’indice de régénération est un système qui permet d’évaluer et de valider les résultats des pratiques régénératives, en offrant aux agriculteurs et aux consommateurs une transparence et des indicateurs clairs. 

Qu’évalue l’indice de régénération et que verrez-vous sur le site Web de CrowdFarming ?

L’indice de régénération mesure plus de 50 indicateurs clés, à la fois sur le terrain et en laboratoire, afin d’évaluer l’impact des pratiques régénératives sur chaque exploitation agricole. Autrement dit, pour mesurer que l’écosystème de l’exploitation agricole se régénère effectivement.

L’indice, qui figure sur la page de tous les agriculteurs régénérateurs, va de 0 à 5, 5 correspondant au meilleur état possible d’un écosystème naturel. De plus, si l’agriculteur est déjà en phase régénérative (c’est-à-dire qu’il participe au programme depuis plus d’un an), vous verrez également apparaître un indice d’amélioration qui compare sa dernière mesure à la base de référence ou à l’année précédente, reflétant ainsi ses progrès.

L’indice général se compose de trois scores spécifiques pour chaque domaine clé : le sol, l’eau et la biodiversité. Par ailleurs, nous surveillons deux autres domaines : les conditions socio-économiques et la communauté, afin d’évaluer leur adéquation avec la régénération de l’écosystème. Nous expliquons ci-dessous ce qui est évalué dans chacun d’entre eux :

Santé des sols


Comme le reflète notre initiative 1% pour le sol, la santé des sols est la clé de l’agriculture régénérative, et donc un pilier clé de l’indice. Un sol en bonne santé assure une bonne alimentation des plantes en leur apportant les nutriments dont elles ont besoin, on dit que c’est le système digestif des plantes.

Un sol en bonne santé nécessite moins (voire pas du tout) d’apports supplémentaires ou d’éléments nutritifs tels que les engrais. Un sol sain est essentiel à la fois au niveau mondial et local. Au niveau mondial, sa capacité à absorber le carbone contribue à l’atténuation du changement climatique. Au niveau local, sa capacité à retenir l’eau et les nutriments réduit la dépendance à l’égard des ressources extérieures pour l’irrigation et la nutrition des plantes, ce qui profite directement aux cultures. 

Cycles de l’eau

L’eau est essentielle à la vie et constitue, sans surprise, l’un des trois piliers de base de l’indice. Elle fonctionne comme le carburant qui active le système : elle permet au sol, qui n’est au départ qu’un « récipient » pour les matériaux, de devenir un écosystème vivant. C’est l’eau qui entretient les communautés microbiennes, végétales et animales, en favorisant leur développement et les interactions bénéfiques qu’elles génèrent entre ces êtres. Sans cette ressource, les processus naturels qui permettent à un sol de retrouver sa santé et de soutenir la santé des cultures ne pourraient pas se dérouler efficacement.

Ce domaine de l’indice évalue non seulement la qualité de l’eau d’irrigation, mais aussi la gestion de l’eau au sein de l’exploitation et la capacité du sol à stocker l’eau de pluie, ce qui est crucial dans de nombreuses régions où travaillent nos agriculteurs.

Biodiversité

Le pilier de ce domaine est totalement contraire à la philosophie qui a guidé l’agriculture conventionnelle au cours des dernières décennies. Si, pendant des années, la mentalité était axée sur la monoculture et l’éradication de toute concurrence de la culture principale, nous considérons aujourd’hui la biodiversité comme un facteur très bénéfique pour la culture et l’écosystème de l’exploitation agricole en général.

Ce n’est pas seulement une question d’environnement. La biodiversité est un facteur clé de la résilience, car chaque maillon joue son rôle, évitant qu’un maillon ne se développe de manière disproportionnée par rapport aux autres. En d’autres termes, un système diversifié est un allié essentiel dans la lutte contre les parasites. Par ailleurs, la diversité des espèces végétales favorise la présence d’animaux dont l’action est bénéfique pour l’écosystème, notamment les insectes pollinisateurs, indispensables à de nombreuses cultures, et favorise d’autres communautés que l’on oublie souvent, comme les micro-organismes. Plus la diversité des racines est grande dans un sol, plus le nombre de bactéries bénéfiques qui leur sont associées est élevé, créant ainsi un système plus nutritif et plus sain pour les cultures elles-mêmes.

Si vous souhaitez approfondir les informations, vous pouvez télécharger les rapports détaillés, dans lesquels nous décomposons chaque domaine et les scores obtenus dans les différents sous-paramètres. Ainsi, vous aurez une vision encore complète de l’état de l’écosystème de chaque exploitation agricole.

Comment les agriculteurs atteignent-ils leur indice de régénération ? 

Le processus d’indice de régénération suit une approche systématique et structurée combinant des analyses sur le terrain et en laboratoire.

Évaluations sur le terrain

Lors des visites d’exploitations agricoles, les experts effectuent des observations et des tests pratiques, dont beaucoup font partie du protocole d’analyse visuelle des sols. Certains de ces tests comprennent :

  • La mesure de la pénétrabilité du sol, pour évaluer son compactage. Un sol très compact ne filtre pas bien l’eau, ce qui entraîne des problèmes d’engorgement, d’évaporation et de ruissellement qui empêchent le stockage de l’eau comme le ferait un sol sain.
  • Le nombre des vers de terre, est un bon indicateur de la biodiversité fonctionnelle souterraine, et donc de la fertilité du sol.
  •  Les tests de stabilité des agrégats, qui analysent indirectement la structure du sol et la présence de micro-organismes.
  • L’évaluation du pourcentage de la couverture végétale et de sa composition, essentielle pour protéger le sol de l’érosion et améliorer la rétention de l’eau.

Analyse en laboratoire

Par ailleurs, des experts prélèvent des échantillons qui sont envoyés à des laboratoires spécialisés pour une analyse plus approfondie.

●        Échantillons de sol pour évaluer des domaines tels que :

  • La structure du sol, qui influence sa capacité à retenir l’eau et les nutriments.
  • La matière organique, essentielle à la fertilité et à la capture du carbone.
  • Les nutriments essentiels, qui assurent un bon équilibre dans le sol.

●        Échantillons d’eau : la qualité de l’eau utilisée pour l’irrigation est évaluée. Des paramètres tels que le pH, la salinité, les teneurs en minéraux (calcium, magnésium, sodium) et la présence de polluants tels que les nitrates ou les métaux lourds sont examinés. Tous ces facteurs affectent à la fois la santé du sol et le développement des cultures.

●        Échantillons de sève (feuille) : les niveaux de nutriments directement disponibles dans les feuilles des plantes sont mesurés. Ils nous fournissent un aperçu de l’état nutritionnel de la culture et nous permettent d’identifier les carences ou les excès d’éléments nutritifs clés tels que l’azote, le phosphore, le potassium et/ou les oligo-éléments. Enfin, ils permettent à l’agriculteur d’adapter ses techniques de fertilisation ou d’enrichissement du sol.

●        Échantillon d’insectes : ils sont collectés pour évaluer la biodiversité et l’abondance des insectes dans l’exploitation agricole, y compris les pollinisateurs, les prédateurs naturels et les espèces potentiellement nuisibles. Ces analyses permettent de mesurer l’équilibre écologique et la résilience de l’écosystème face aux parasites, et d’évaluer l’impact des pratiques de régénération sur la faune locale.

Toutes ces analyses sont essentielles pour générer un indice de régénération, qui reflète avec précision l’état du sol et guide les agriculteurs dans leur processus d’amélioration.

Ce processus a lieu chaque année et se déroule en trois étapes principales :

1. Mesure initiale (La base de référence)

Le processus commence par un état des lieux, qui établit un point de référence sur l’état actuel de l’exploitation agricole. Cette première mesure vise à évaluer l’état des piliers clés que sont le sol, l’eau et la biodiversité, à identifier les domaines susceptibles d’être améliorés et à jeter les bases de comparaisons futures afin de valider l’impact des pratiques régénératives. 

2. Progrès réalisés au cours de la première année (année 1)

Un an plus tard, les mêmes mesures sont répétées et les résultats sont comparés à la base de référence. Si des améliorations significatives sont observées dans les piliers clés, l’exploitation agricole peut recevoir le label « Exploitation agricole régénérative ».

3. Vérification annuelle (année X)

Le processus ne s’arrête pas là. Chaque année, l’indice de régénération est répété pour s’assurer que l’exploitation agricole progresse régulièrement et que les pratiques régénératives continuent à produire des résultats tangibles. Pour conserver le label « Exploitation agricole régénérative », il est nécessaire de démontrer des améliorations continues. 

Il ne s’agit pas seulement d’une évaluation, mais d’un outil


L’indice de régénération est essentiel pour l’agriculture régénérative, car il offre une transparence et des données claires sur les progrès des exploitations agricoles. Il est impossible de comprendre ce modèle d’agriculture sans résultats probants. Cela renforce la confiance des producteurs et des consommateurs et donne de la crédibilité à ceux qui font l’effort d’adopter des pratiques véritablement régénératives.

Mais il doit aussi servir d’outil de gestion pratique pour guider les agriculteurs dans la prise de décisions et la planification des initiatives à mettre en œuvre. Il fournit des données et des indicateurs clairs qui vous permettent d’identifier les domaines à améliorer, d’ajuster les pratiques qui n’ont pas eu l’impact escompté et de vous concentrer sur des stratégies plus efficaces. Nous pouvons penser qu’une initiative a un impact substantiel dans un domaine, puis constater que ce n’est pas vraiment le cas. Cela permet à l’agriculteur de rectifier et de se concentrer sur d’autres pratiques afin d’améliorer son indice et, par conséquent, d’améliorer la santé et la résilience de son exploitation agricole.

Le taux de régénération (y compris toutes les visites et évaluations dans les exploitations agricoles, ainsi que les analyses en laboratoire) est entièrement financé par CrowdFarming, grâce à notre initiative 1% pour le sol, par laquelle nous consacrons 1 % des ventes des exploitations agricoles régénératives ou en régénération à des projets qui aident à développer l’agriculture régénérative. 

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World Living Soils Forum 2024 https://www.crowdfarming.com/blog/fr/world-living-soils-forum-2024/ https://www.crowdfarming.com/blog/fr/world-living-soils-forum-2024/#respond Thu, 10 Oct 2024 12:46:09 +0000 https://blog.cf-tech.link/blog/fr/?p=24807 Cette semaine, Cristina (Responsable de l’Impact et de la Durabilité chez CrowdFarming) et moi avons eu l’opportunité d’assister au World Living Soils Forum à Arles, en France. Cet événement, coorganisé par Change Now et Moët Hennessy, a rassemblé des experts, des agriculteurs, des scientifiques et des défenseurs de la santé des sols et de l’agriculture régénérative. Le forum a été un véritable carrefour de savoir, d’inspiration et de collaboration.

Nous avons assisté à un nombre incroyable de sessions couvrant une grande variété de sujets, des techniques pratiques de mesure de la santé des sols aux certifications, en passant par le financement et le storytelling. Mais beaucoup de choses se sont aussi passées en dehors de la scène. C’était formidable de rencontrer en personne ce groupe impressionnant de personnes participant à ce mouvement.

Toutes les sessions sont disponibles en ligne, alors nous avons compilé pour vous quelques-unes à ne pas manquer !

Les sessions préférées de Cristina :

  • Le titre de la conférence était déjà prometteur : « World Living Soils » — parfaitement choisi. Une citation qui nous a marqués lors de la session d’ouverture était : « Ce n’est pas un forum sur la santé des sols, c’est un forum sur la santé humaine », de Marc-André Selosse (Professeur et biologiste). C’était un puissant rappel que la santé des sols n’est pas un problème isolé ; lorsque nous nous concentrons sur les sols, nous abordons une multitude de défis interconnectés. Notre système alimentaire actuel, fortement dépendant des intrants synthétiques, a des conséquences sanitaires considérables. Lors de son panel, Sabine Bonnot (PlanetScore) a également évoqué un rapport français récent révélant qu’en 2021, le gouvernement a dépensé 19 milliards d’euros pour atténuer les effets négatifs de son système agroalimentaire — soit presque le double du budget alloué à la planification écologique en 2024.


  • Après les premières présentations, nous avons plongé dans les indicateurs de santé des sols avec Natalia Rodriguez Eugenio (FAO), Kerstin Rosenow (Commission Européenne) et Claire Chenu (INRAE). Cela nous a permis de ne pas rester bloqués sur les discussions autour des certifications ou des pratiques, mais plutôt d’avancer en partant du principe commun que « vous ne pouvez pas gérer ce que vous ne mesurez pas », comme le dit Joel Salatin. Une conversation qui nous correspondait sans aucun doute. En ce qui concerne les données, et alors que nous sommes en train de collecter et d’organiser les données des fermes régénératives de CrowdFarming, il était intéressant de voir le modèle développé par Genesis en collaboration avec Moët Hennessy.


  • L’adjectif « limité » a été un fil rouge durant ces deux jours : le système agroalimentaire traite le sol, les zones rurales et même les agriculteurs comme des ressources à exploiter sans limites. Tout comme il existe des lois pour protéger l’air et l’eau, ne devrait-on pas aussi protéger le sol qui nous nourrit ? Lors de la session sur la formation et l’assistance aux agriculteurs avec Bastien Sachet (EarthWorm), Sébastien Roumegous (Biosphères), Meghan Sapp (Hub del Norte) et Dario Fornarina (EROC), la nécessité de réinvestir dans les sols et les communautés rurales que nous exploitons depuis si longtemps a été mise en avant pour garantir un avenir viable au système agroalimentaire. Après tout, toute machine a besoin d’investissement et d’être entretenue pour continuer à bien fonctionner. Il est temps d’investir dans l’amélioration de la santé de nos sols, le cœur de la machine qui produit notre nourriture.


  • Nous nous sommes sentis en terrain familier lors de la session sur les nouveaux modèles économiques pour l’agriculture avec l’agriculteur Benedikt Bösel, Nicolas Chabanne (C’est qui le Patron?!) et notre investisseur d’impact Adam Kybird (Triodos Bank). Alors que les leaders de l’agriculture régénérative, des prix équitables et du capital pour la transition agroalimentaire parlaient de nouveaux modèles, nous avions envie de monter sur scène ! Heureusement, CrowdFarming est vite apparu comme une référence en matière de nouveaux modèles de vente directe, soutenant les agriculteurs dans leur transition vers le bio et le régénératif tout en développant la connaissance des consommateurs.

Les sessions préférées d’Emilia :

  • Nous avons apprécié le changement de perspective, qui considère la durabilité non plus comme un “extra”, mais comme un élément essentiel pour rendre nos entreprises viables au long terme. Parler de la santé des sols prend plus de poids si nous ne parlons pas seulement de biodiversité et de carbone, mais que nous incluons dans la conversation – et dans les modèles – comment cela affecte les rendements des cultures ou les coûts des intrants, comme l’a souligné Romain Cocault (AXA Climate) dans sa conversation avec Joséphine Bournonville (Omie). Espérons que de plus en plus d’acteurs commenceront à comprendre que le coût de l’inaction sera sans aucun doute supérieur au coût des actions pour améliorer la santé des sols dès aujourd’hui.


  • La session sur la sensibilisation des consommateurs avec Sabine Bonnot (PlanetScore), Joséphine Bournonville (Omie) et Fanny Giansetto (Ecotable) a particulièrement résonné avec nous. Trop souvent, les stratégies de communication dans ce secteur peuvent être simplistes, voire paternalistes. Il faut reconnaître que nos consommateurs sont capables de penser de manière critique. Ils comprennent que les marques et les entreprises ne sont pas parfaites, mais qu’elles s’efforcent constamment de s’améliorer. Il est essentiel qu’ils aient accès à des informations clés sur la manière dont leurs produits sont fabriqués. Sabine a expliqué le rôle de PlanetScore et son importance en tant qu’outil original et essentiel, offrant une transparence et une honnêteté complète sur l’impact climatique des produits. Ce serait formidable de voir ce score apparaître en première ligne sur tous les produits prochainement !


  • Le storytelling est apparu comme un outil crucial pour attirer des capitaux, se connecter avec les marchés et favoriser la collaboration lors de la session « Changing the Narrative : New Imaginaries ». Les scientifiques seuls ne peuvent pas provoquer un changement à grande échelle ; nous avons besoin de marketeurs, de publicitaires, de communicants et de narrateurs pour rejoindre le mouvement. L’objectif devrait être de présenter la nature (et les agriculteurs) comme les héros de l’histoire plutôt que comme les victimes. Nous savons maintenant que certaines narratives sont inefficaces : « nous allons tous mourir » crée de la panique et de la résignation ; « la tech nous sauvera » nous laisse attendre passivement une solution miraculeuse ; et « il faut revenir aux anciennes méthodes » ignore les progrès réalisés et les outils innovants à notre disposition. Il faut créer de nouvelles narratives mettant les agriculteurs au cœur du mouvement régénératif.

En fin de compte, le voyage à Arles en valait vraiment la peine.

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1 % pour le sol par CrowdFarming https://www.crowdfarming.com/blog/fr/1-pour-le-sol-par-crowdfarming/ https://www.crowdfarming.com/blog/fr/1-pour-le-sol-par-crowdfarming/#comments Thu, 19 Sep 2024 16:09:31 +0000 https://blog.cf-tech.link/blog/fr/?p=24572 Chez CrowdFarming, nous avons toujours cru en la nécessité d’améliorer le futur de l’agriculture. Depuis le commencement, notre mission est de mettre en relation directe les agriculteurs de produits BIO avec des consommateurs, en les aidant à vendre leurs produits de manière équitable et durable. Mais avec l’accélération du changement climatique, nos agriculteurs se trouvent confrontés à des défis plus importants que jamais. En plus du système injuste dont ils doivent s’accommoder, l’incertitude croissante liée aux conditions météorologiques met en péril leurs moyens de subsistance et nos systèmes alimentaires.

Nous savions que nous ne pouvions pas rester les bras croisés. Si nous voulons protéger l’avenir de l’agriculture, et de nos entreprises, nous devons agir maintenant. Nous ne souhaitons pas rester les bras croisés. Nous avons communiqué autour de nous, nous avons écouté les autres et nous avons transformé notre mécontentement en quelque chose de positif : le début d’une solution. C’est pourquoi nous sommes fiers de lancer notre plus grande initiative à ce jour : 1 % pour le sol.


Pourquoi 1 % pour le sol ?

La réponse est simple : le sol est le fondement de tout. Des sols sains sont essentiels pour une alimentation riche, des cultures résistantes et la viabilité à long terme de l’agriculture. Mais la façon dont nous traitons nos terres depuis des décennies fait des ravages. Il est temps d’abandonner les pratiques qui épuisent les sols et d’adopter l’agriculture régénérative, une méthode qui non seulement soutient, mais régénère également les écosystèmes qui nous nourrissent.

Dans le cadre de l’initiative 1 % pour le sol, nous consacrons 1 % de tous les revenus générés par les fermes régénératives à la transformation de 10 000 hectares de terres agricoles européennes en systèmes régénératifs. Et le prix de tout ça ? Nous pensons que ni les agriculteurs ni les consommateurs ne devraient en être responsables. CrowdFarming finance cet investissement, car nous savons que l’avenir de l’agriculture et de notre système alimentaire en dépend. Il est temps d’assumer la responsabilité de l’avenir que nous espérons créer. 

Comment allons-nous y arriver ?

Notre plan est ambitieux, et nous y croyons de tout cœur. Voici comment nous allons faire de 1 % pour le sol une réalité :

  • Autonomiser les agriculteurs : nous construisons un réseau d’agriculteurs engagés dans cette transition. En partageant des études de cas réussies et en organisant des événements et des formations, nous créerons une communauté florissante d’agriculteurs qui mènent la révolution régénérative.
  • Mesurer l’impact réel : avec l’aide d’experts, nous suivrons la régénération du sol et des écosystèmes. Ces données permettront non seulement de valider l’impact des pratiques régénératives, mais aussi d’aider les agriculteurs à optimiser leurs méthodes.
  •  Faire passer le message : il ne suffit pas d’apporter du changement dans les domaines agricoles, il faut aussi que les consommateurs sachent pourquoi c’est important. Nous sensibiliserons le public par l’intermédiaire de nos canaux de communication, en documentant les histoires inspirantes d’agriculteurs en transition vers l’agriculture régénérative et en mettant en avant les avantages pour les personnes et la planète.
  • Enrichir les connaissances : nous travaillerons avec les chercheurs et les décideurs politiques pour veiller à ce que les fondements adéquats soient mis en place pour soutenir un changement à grande échelle vers l’agriculture régénérative.
  • Développer des outils numériques : nous créerons une technologie facile d’utilisation pour faciliter la transition des agriculteurs, de la prise de décision fondée sur des données à la création d’une communauté d’agriculture régénérative plus connectée.

Rejoignez le mouvement

Le succès du programme 1 % pour le sol ne tient pas seulement à ce qui se passe dans les domaines agricoles, mais aussi à la création d’un mouvement. Nous avons formé un comité passionné pour guider l’initiative, composé d’experts en régénération, de leaders en matière de durabilité et, surtout, de VOUS. (Voir les membres de notre comité ici

Il vous est possible d’en faire partie. Inscrivez-vous pour rejoindre le comité CrowdFarming 1 % pour le sol, où vous pourrez contribuer à façonner l’avenir de cette initiative.

Voici des témoignages de personnes passionnées avec lesquelles vous pourriez collaborer en tant que membre du comité :

« Tout le monde devrait pouvoir défendre ce en quoi il croit. Je crois que nous, en tant qu’êtres humains, sommes responsables de comment est le monde d’aujourd’hui. Je crois que nous pouvons faire en sorte qu’il redevienne ce qu’il était autrefois. Un lieu de vie en harmonie avec la nature. »

« Une collaboration au sein d’une équipe internationale et interdisciplinaire pour régénérer les zones cultivées. L’amélioration écologique des sols est l’une des tâches les plus importantes pour l’avenir. »

« Un honneur, un privilège mais aussi mes droits. Je fais partie de CrowdFarming par conviction depuis des années et je veux, et peux, aider à améliorer les choses. »

« Pour moi, l’agriculture régénérative est un moyen d’aller dans la bonne direction, surtout à la lumière du changement climatique, et de promouvoir la préservation des sols et de l’agriculture. Poursuivre le développement et la diffusion de cette méthode est certainement la bonne action à mettre en œuvre pour préserver la terre, pour les générations futures. Si je peux y contribuer, en plus d’adopter des habitudes de consommation plus saines, alors je suis ravi de le faire. »

« L’opportunité en tant que consommateur d’avoir son mot à dire dans la prise de décision et pas seulement en tant que consommateur, mais aussi de saisir les opportunités et de définir clairement les perspectives. »

« J’aimerais pouvoir avoir une alimentation saine, pour moi et ma famille, et pour mes petits-enfants à long terme. Cela nécessite une agriculture écologiquement durable, sur des sols riches en nutriments. C’est formidable que CrowdFarming s’y engage et j’attends avec impatience les informations !! »

Chez CrowdFarming, nous pensons que l’avenir se doit d’être biologique et régénératif. Ensemble, nous pouvons créer un système alimentaire qui non seulement nous nourrit aujourd’hui, mais qui protège la planète à long terme. À notre époque, il est temps que les entreprises commencent à travailler sur le long terme. 

Alors, commençons.

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https://www.crowdfarming.com/blog/fr/1-pour-le-sol-par-crowdfarming/feed/ 2
Qu’est-ce qui se passe avec Mango Mania ? https://www.crowdfarming.com/blog/fr/quest-ce-qui-se-passe-avec-mango-mania/ https://www.crowdfarming.com/blog/fr/quest-ce-qui-se-passe-avec-mango-mania/#comments Fri, 30 Aug 2024 09:33:27 +0000 https://blog.cf-tech.link/blog/fr/?p=24492 Cette année, et pour la deuxième année consécutive, la récolte de mangues a connu quelques complications. Les mangues sont un produit phare de CrowdFarming, et nous sommes toujours très enthousiastes à l’idée de commencer la saison. Cependant, ces dernières années, nous avons dû relever quelques défis en collaboration avec les agriculteurs. 

Cette année a très bien commencé, avec une floraison spectaculaire, qui nous a laissé penser que la saison serait excellente. Cependant, il s’avère que la floraison de la variété Osteen n’a pas porté ses fruits. Personne ne sait à 100 % comment cela est arrivé. La plupart de nos agriculteurs pensent que cela pourrait être dû au fait qu’au printemps dernier, la température était trop basse, et donc inférieure à la limite pendant la nuit. La plupart des fleurs sont devenues « parthénocarpiques », ce qui signifie qu’elles se sont développées sans embryons. D’autres pensent qu’en raison des saisons extrêmement sèches, les arbres n’ont pas assez d’énergie pour faire pousser de nombreux fruits et en jettent la plupart pour leur propre survie.

Certaines régions, comme Axarquía, ont perdu jusqu’à 90 % de leurs fruits. D’autres régions, comme Grenade, ont heureusement beaucoup moins souffert. Il y a deux ans, les températures élevées du printemps ont affecté la floraison, le manguier a produit moins de fleurs car la plante se sentait déjà en été ! Les quelques fleurs qui se transforment en fruits mûrissent plus rapidement, de sorte que 2023 a été la saison des mangues la plus précoce et la plus courte que nous ayons jamais connue en Espagne.    

Les accidents arrivent… 

Comme vous l’avez peut-être vu sur nos comptes de réseaux sociaux, nous avons également fait face à une situation difficile dans notre service logistique. La leçon à retenir : RIEN NE SERT DE SE PRÉCIPITER.  

Les agriculteurs prennent particulièrement soin de chaque fruit, car ils savent qu’ils vont devoir assumer leurs coûts fixes avec moins de kg produits.

La récolte des premières mangues osteen a  débuté vendredi dernier. Nous les avons récoltées dans des caisses que nous avons empilées sur des palettes pour les acheminer vers le centre logistique où nous assurons la confection des colis pour les envoyer.

Samedi matin, en ouvrant le camion, nous étions désespérés… Deux palettes s’étaient renversées pendant le trajet et avaient fait tomber les mangues et des fruits de la passion. Une barre qui devait tenir la palette droite n’avait pas été bien attachée et un coup de frein fut probablement à l’origine de la catastrophe. 

Il est extrêmement frustrant de se rendre compte qu’un détail petit (mais important !) peut complètement modifier nos plans, car les conséquences sont les suivantes : 

  • Des mangues perdues car écrasées
  • Une équipe qui doit se mettre à nettoyer le désastre 
  • La nécessité de communiquer le retard des colis aux personnes qui attendent la réception de leurs premières mangues
  • Une nouvelle récolte pour les producteurs pour préparer les colis qu’il reste à envoyer 



Heureusement, chez CrowdFarming, nous voyons le bon côté des choses

Nous savons que les accidents arrivent et que parfois tout ne se passe pas comme prévu. Les mangues endommagées par cet accident seront transformées en délicieux chutney de mangue et autres produits pour notre marque anti-gaspillage alimentaire « All Is Good ». 

Lorsque vous travaillez avec la nature, il est important d’être patient, d’apprendre à s’adapter et d’accepter les changements. C’est grâce à notre modèle d’adoption et à notre fantastique clientèle qu’en dépit d’une récolte difficile, nos agriculteurs parviendront à passer une nouvelle saison et continueront à travailler avec nous pour créer la chaîne d’approvisionnement alimentaire la plus durable qui soit. 

Merci pour votre aide et votre soutien !


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